Rosie est une mère de deux enfants qui a divorcé et vit maintenant avec son nouveau mari, veuf et aussi père de deux adolescents. Quand le corps d’une jeune fille est retrouvé dans la région, Rosie voit multiples éléments lui indique que son fils pourrait être le tueur.
Au cœur de A Mother’s Son, un drama ITV en deux épisodes, se trouve une question : que ferait une mère si elle soupçonnait son fils d’être un meurtrier ?
C’est ce qui va arriver à Rosie, incarnée par la toujours excellente Hermione Norris. Mère de deux enfants, elle vient de traverser un divorce et s’est récemment remarié à Ben (Martin Clunes), aussi père de deux adolescents. Sa famille est donc encore fragile alors qu’elle se retrouve face à un dilemme moral qu’elle ne peut pas entièrement partagée avec son nouvel époux.
Rosie a trouvé la paire de chaussures de son fils Jamie sous son lit avec des marques de sang au moment où elle apprend qu’une jeune fille a été tuée. Si la série offre quelques scènes à la police pour montrer l’évolution de leur enquête, ce qui compte ici n’est pas la découverte du coupable, mais le conflit psychologique auquel fait face Rosie.
La conclusion de A Mother’s Son est évidente de par son sujet. Elle perdrait quelque peu de sa consistance si elle choisissait d’offrir une autre fin. Pour autant, le scénariste Chris Lang réussit à jouer habilement avec les sentiments. Avec un récit vécu majoritairement du point de vue de la mère, l’empathie émerge et avec, une compréhension de l’épreuve que vit Rosie. Jamie apparait quant à lui aussi mal à l’aise qu’un adolescent se doit d’être, mais aussi sympathique.
Car, elle ne sait pas. Aussi soupçonneuse soit-elle, rien ne lui dit clairement que son enfant est le responsable. Tout ce qu’elle veut est découvrir qu’elle se trompe tout en préservant du mieux qu’elle peut sa relation avec son enfant. La série offre par ailleurs une image travaillée de la recomposition du foyer, avec ce que cela implique pour les enfants ou les parents.
La relation entre Rosie et son époux Ben est alors aussi l’un des grands points forts de ce drama, chacun ayant tendance à soutenir ses propres enfants avant tout par simple instinct. Martin Clunes se montre ici particulièrement juste face à Hermione Norris, qui délivre une performance plus émotionnelle. Entre eux, Paul McGann, dans la peau du père de Jamie, se révèle lui aussi des plus percutants, au départ détaché avant de montrer son attachement.
Mais, si A Mother’s Son fonctionne véritablement, c’est grâce à Alexander Arnold (Rich dans Skins) qui offre le portrait d’un adolescent extrêmement touchant et troublé, même quand l’histoire progresse et qu’il devient plus refermé et inquiétant.
Les acteurs délivrent des prestations convaincantes qui aident sans doute possibles à passer outre quelques passages ou échanges qui sont composés de lignes de dialogues un peu faciles et très télévisées.
Si le résultat manque parfois de force émotionnelle, A Mother’s Son se révèle être un drama servi par un excellent casting qui traite tout en sobriété le dilemme d’une mère.