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Colditz : la guerre des évadés (mini)

colditz - Colditz : la guerre des évadés (mini)

Jack Rose, Tom Willis et Nick McGrade, trois officiers britanniques, parviennent à s’enfuir d’un camp de prisonniers au début de la Seconde Guerre mondiale. Seulement, deux d’entre eux sont rattrapés par les Allemands et conduits au château de Colditz où ils vont de nouveau tenter de s’échapper alors que McGrade rencontre la petite amie de Rose à Londres.

Mini-série en deux parties datant de 2005, Colditz raconte l’histoire de prisonniers au cours de la Seconde Guerre cherchant par tous les moyens à s’évader du château de Colditz. Partant d’un fait réel (il y a déjà eu une série BBC dans les années 1970 sur le sujet), Peter Morgan va utiliser deux sources pour donner le jour à son intrigue : le livre Colditz de Henry Chancellor et la série de documentaire de Channel Four, Escape From Colditz. Colditz ne cherche pas pour autant à être historiquement exacte, ce qui se perçoit sans difficulté au visionnage.

Jack Rose, Tom Willis et Nick McGrade sont les trois officiers qui tentent une échappée d’un camp, mais seulement le troisième y parviendra. Les deux autres sont repris et détenus au château de Colditz. Nick McGrade (Damian Lewis) retourne donc à Londres où il doit travailler pour le MI9. Sur place, il décide de rencontrer Izzie (Sophia Myles), la petite amie de Jack Rose (Tom Hardy), pour ne rien trouver de mieux à faire que d’en tomber amoureux. Les deux hommes sont animés par leurs sentiments envers Izzie. Le premier tente par tous les moyens à lui faire oublier le second qui, de son côté, cherche à s’échapper de sa nouvelle prison pour retrouver celle qu’il aime. À partir de là, Colditz va jongler entre la romance en temps de guerre et la série d’évasion.

Malheureusement, le développement amoureux de McGrade et Izzie ne convainc pas. Il reste difficile de se prendre de sympathie pour l’officier qui est prêt à tout pour éviter le retour de Jack Rose, alors que la jeune femme se montre unidimensionnelle tout le long du récit. Cette relation a le mérite de se développer sous nos yeux, car les sentiments de Jack pour Izzie s’affirment au fur et à mesure comme une obsession qui s’appuie sur un doux idéal imaginé. Son amour est tout ce qui l’anime, participant sans aucun doute à sa survie, mais aliénant inexorablement le personnage qui se rattache à des souvenirs trop peu nombreux pour que cette dévotion soit légitime. Le récit ressort affaibli par son aspect romantique qui pousse ses personnages à l’action, mais qui les entraine aussi à prendre des décisions discutables au vu du contexte.

Au château de Colditz, la série nous expose alors une palette de personnages qui cherchent en grande partie à survivre. Si les Allemands sont à peine esquissés et peu travaillés, quelques prisonniers se démarqueront. Le Capt. Tom Willis (Laurence Fox) accumulera les échecs et la malchance, mais sa force de caractère et son envie d’évasion aura le mérite d’être légèrement contagieuse. Le Canadien manipulateur, mais sympathique Rhett Barker (Jason Priestley) réussit lui aussi à tirer son épingle du jeu au sein du château. Cette partie se révèlera aussi plus rythmée, avec les multiples plans et leur orchestration pour quitter la prison.

Les deux épisodes reposent au final beaucoup sur le jeu de ses acteurs et une réalisation solide, mais cela est certainement insuffisant pour justifier les défauts narratifs. Trop éloignée de l’histoire pour être une fiction historique pertinente, Colditz tente d’être à la fois une série de guerre et d’évasion et une histoire d’amour sans que cela soit concluant. Ces deux angles d’approches souffrent d’un traitement superficiel avec des personnages trop peu développés pour maintenir l’intérêt tout du long. C’est alors en définitif plus qu’oubliable.