Andy aimerait devenir archéologue. En attendant, il enchaine les boulots en intérim et parcourt les champs avec son détecteur de métaux et son meilleur ami, Lance. Celui-ci est persuadé qu’il va trouver un trésor sur une propriété privée qu’il a repérée, mais cela ne doit pas s’ébruiter.
Scénarisée et réalisée par Mackenzie Crook, Detectorists est une comédie de BBC Four. Comme cela est souvent le cas avec les séries de ce genre sur cette chaine, les moyens sont limités, mais l’histoire est à dimension humaine.
Cette première saison de 6 épisodes est parfaitement définie ainsi. On est introduit à deux amis dont le principal hobby est de rechercher des trésors avec leurs détecteurs de métaux. Pour eux, c’est une échappatoire, la possibilité de trouver un improbable butin, mais surtout, c’est l’occasion de sortir de leur quotidien moribond et de rêver.
Néanmoins, bien que cela pose une base assez limitée pour raconter une histoire, Mackenzie Crook parvient à prouver qu’il avait des choses à dire, même si cela se résume à dessiner de simples portraits. Tout est au sujet des personnages et de ce qui compte le plus pour eux. Le tout prend ainsi forme dans un petit coin de campagne qui a sa légère dose d’excentriques et ses rêveurs.
Les protagonistes de Detectorists ont alors un véritable sens de la communauté, tout particulièrement au niveau de ces amateurs équipés de détecteurs de métaux. Ces gentils aventuriers qui parcourent des champs en s’imaginant trouver des trésors qui ont échappé miraculeusement à ceux qui les ont précédés possèdent une vision claire et se révèleront être plus réalistes qu’on pouvait le penser. Il y a dès lors quelque chose de rafraichissant à passer quelques heures à leurs côtés, car ils rappellent à quel point s’évader de son quotidien peut faire du bien, mais qu’il est nécessaire de ne pas laisser cela prendre le dessus sur ce qui compte réellement.
Ainsi, le duo formé par Andy (Crook) et Lance (Toby Jones) tend à préférer chercher de l’or qu’à prendre les décisions difficiles à côté desquelles ils ne peuvent pas passer, mais ils ne peuvent pas fuir la réalité éternellement. La vie d’Andy se décompose alors et il doit envisager de mettre son détecteur au placard. Dit comme cela, il y a quelque chose de ridicule qui en ressort, mais les excellents dialogues de Detectorists ajoutent une touche unique à l’existence de ces personnages dans lesquels on peut – à un degré ou un autre – se retrouver.
C’est à ce niveau que cette saison 1 parvient à devenir une réussite. Certes, les débuts sont proches de l’anecdotique, mais l’univers de la série se développe de façon discrète pour nous servir une histoire qui a de la substance. En termes d’humour, Crook n’a clairement pas cherché à trop en faire, préférant miser avant tout sur le timing impeccable de Toby Jones et sur quelques figures récurrentes secondaires pour livrer quelques rires. La tonalité du show se trouve alors plus au niveau de la dramédie, même si le drame est toujours traité avec une pointe de légèreté bien appuyée.
Au bout du compte, Detectorists avait indéniablement des ambitions limitées, ce qui ne l’a pas empêché d’offrir une histoire étrangement prenante avec des personnages attachants, le tout dans un style simple, mais efficace. Le résultat final n’est pas irréprochable, le scénario tirant parfois sur quelques ficelles un peu trop évidentes, mais cette première saison surprend tout de même de la meilleure façon qui soit.