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Jekyll : L’autre thriller immanquable du scénariste de Sherlock

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Jekyll BBC - Jekyll : L'autre thriller immanquable du scénariste de Sherlock

Avant d’offrir une cure de jouvence à Sherlock, Steven Moffat s’était attaqué avec brio à un autre personnage célèbre de la littérature, le fameux docteur Jekyll et son dangereux alter-égo créé par Robert Louis Stevenson. C’était il y a d’ailleurs 10 ans aujourd’hui que Jekyll fit ses débuts sur BBC One, un anniversaire qui est une bonne occasion pour revisiter la série.

Plus qu’une relecture moderne du classique L’Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde de Stevenson, Moffat s’était efforcé de donner forme à ce qui s’apparente à une suite, dans certaines limites. Si entrer dans les détails serait prendre le risque de dévoiler bon nombre de twists majeurs de cette série, le point de départ est qu’un homme bien sous tous rapports, le Dr Tom Jackman (James Nesbitt), se retrouve victime d’un violent dédoublement de la personnalité. Il cherche à garder le contrôle pour protéger sa famille, mais une obscure organisation a des plans pour lui. Il découvre alors qu’il n’est pas le premier à être touché par cette malédiction qui remonte justement au fameux Dr Jekyll.

Le concept trouve ainsi ses bases dans une histoire bien connue, mais le scénario suit un angle qui se révèle être des plus rafraichissants. Il faut dire que le style d’écriture par moment un peu rentre-dedans de Steven Moffat donne un panache indéniable à la narration qui s’appuie fortement sur les zones d’ombre de son mystère central.

Composée de six épisodes, cette mini-série ne conserve pas toutes ses révélations pour sa conclusion. Elles sont en effet distillées au fur et à mesure, suivant la dérive de Tom Jackman qui perd petit à petit le contrôle sur Hyde. Alors que s’enchainent de multiples rebondissements, une course-poursuite accompagnée par son lot de tragédies prend place et on voit le puzzle qu’est la vie de Tom se dévoiler à nous progressivement.

De plus, avec ses nombreux personnages secondaires qui sont souvent légèrement excentriques, de Mme Jackman (Gina Bellman) à la femme mystérieuse qui dirige les hommes de l’ombre, en passant par le meilleur ami, l’infirmière, les détectives et un paquet de soldats, l’univers de Jekyll nous offre plus que l’histoire d’un seul homme.

Le récit est riche, mais cela ne l’empêche pas de manquer de finesse par moment. C’est particulièrement le cas avec toutes ces figures secondaires qui peuplent justement le monde de Tom Jackman. Régulièrement forcés dans l’intrigue dans le but simple de délivrer leurs révélations au bon moment, ces personnages clés pouvaient indéniablement faire plus et prouvent, à un certain degré, que Jekyll aurait gagné à avoir plus de six épisodes.

La série n’en reste pas moins une œuvre enthousiasmante et s’affirme sans difficulté comme étant un divertissement de qualité. Portée par la double performance magistrale de James Nesbitt, Jekyll propose une aventure haletante et qui ne manque jamais de surprendre. Une combinaison efficace qui fait qu’elle mérite toujours aujourd’hui d’être (re)découverte, 8 ans après sa diffusion originale.