Vivant dans la banlieue de Melbourne, Aisha a organisé un barbecue pour célébrer les 40 ans de son mari, Hector, en compagnie de membres de la famille et d’amis proches. Quand le cousin d’Hector gifle Hugo, le fils de Rosie, la journée vire au cauchemar et cet évènement aura des conséquences sur la vie privée et les différentes relations familiales et amicales de chacun.
Mini-série australienne basée sur le roman du même nom de Christos Tsiolkas
, The Slap – ou La Gifle en français – retrace en huit épisodes comment un incident au cours d’un évènement familial va entrainer une réaction en chaine qui aura de lourdes répercussions.
The Slap se présente comme une plongée dans la classe moyenne australienne, où des cultures et des idéaux s’entrechoquent, parfois de façon violente. Le regard porté se veut souvent intimiste, soutenu par des scènes de sexes (dont une bonne partie est inutile au récit) et par un langage franc – où le racisme est omniprésent.
The Slap utilise donc la gifle d’un homme sur un enfant qui n’est pas le sien pour soulever de multiples questions et entrainer un véritable tumulte émotionnel. Que ce soit sur un plan purement éducatif ou juste moral, la situation posée est aussi inoffensive qu’elle est destructrice – en fonction de la façon dont on perçoit l’évènement. Surtout, au final, c’est ce qui s’ensuit qui impactera à tout jamais la vie de chacun.
Aisha : No-one’s behaved very well in any of this.
Pour explorer son sujet et finalement, nous montrer les multiples facettes de l’histoire et de ses retombées, The Slap opte pour un récit choral qui progresse tout du long, mais où chaque épisode se concentre sur un personnage différent. Ce choix narratif peut-être à double tranchant : tout le monde n’est pas intéressant à un même degré, surtout que les défauts et faiblesses de chacun servent plus de moteur à la narration que leurs qualités. Hector, qui ouvre le bal, pose avant tout le ton plus qu’il ne permet de totalement cerner l’homme qu’il est. Très tôt, la voix off présente pour nous éclaircir sur les pensées des personnages se révèle être aussi ennuyeuse qu’encombrante. Cette dernière s’impose dès lors comme l’un des plus gros points faibles de la série qui va faire preuve d’une certaine homogénéité (même dans ses travers) et délivrer des épisodes consistants explorant alors les thématiques générales avec des regards différents ; le tout est surtout porté par un casting majoritairement impeccable d’un bout à l’autre.
Il va de soi, l’éducation est omniprésente, mais il s’agit au fond de se pencher sur les choix de chacun et la façon dont ils ont décidé de vivre leur existence. Intrinsèquement, The Slap interroge autant sur les actes des personnages que sur la façon dont on gérerait les évènements. Il n’y a aucune tentative pour rendre qui que ce soit sympathique tout du long, mais d’offrir les informations nécessaires pour comprendre ce qui les motive tous – et comment ils se retrouvent à prendre les bonnes et les mauvaises décisions.
The Slap demande une implication forte et entraine des émotions qui le sont tout autant, n’ayant pas peur de créer un quelconque malaise face à l’intimité dans laquelle elle plonge, mais aussi à délivrer des instants particulièrement émouvants. C’est un visionnage qui peut se révéler légèrement éreintant, mais qui ne laisse certainement pas indifférent.
. La série est diffusée sur Arte tous les jeudis du 5 au 26 septembre à 20h50.