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Money (Mini)

Money - Money (Mini)

John Self se rend aux États-Unis, invité par Fielding Goodney, afin de trouver le financement pour produire son film, Money. Entre la petite amie restée à Londres, l’alcool, et son producteur qui l’incite à dépenser, il cherche à savoir ce qui ne va pas.

Adaptation du livre éponyme de Martin Amis, Money met Nick Frost dans la peau de John Self, célèbre réalisateur de publicité qui veut se tourner vers le cinéma. Mais ce qui définit plus John c’est son penchant pour l’hédonisme. Une philosophie de vie qui parait entachée par un détail sur lequel Self n’arrive pas à poser son doigt.

Divisée en deux parties, cette minisérie commence dans la première par nous introduire à l’argent, son pouvoir et son influence dans la vie de John. Entraîné par ses vices vers une certaine déchéance que l’argent ne cesse d’entretenir, John semble vivre entre deux mondes caractérisés par les deux villes qu’ils fréquentent et qui ont donc l’argent en commun. Son argent, celui de son producteur, peu importe, car tout se définit ainsi pour lui, la monnaie, étant ce qui retient Selina selon lui, c’est également ce qui régit ses relations houleuses avec son père, et ce qui lui offre aussi le champagne, le whisky, la reconnaissance sociale,… et le bonheur, croit-il.

Enfin, ça, c’est une question qu’il se pose et il n’arrive pas à se fixer sur la réponse. Il faut dire que plus on avance et plus sa vie et ce qu’il en retient deviennent troubles. Il y a la surconsommation d’alcool et de pornographie, mais c’est probablement l’implication de Frank, l’homme mystérieux qui le harcèle via téléphone, qui le pousse à se remettre en question.

Sentimentalement parlant, cela prend la forme d’une opposition entre Selina et Martina, psychiatre, amie de longue date dont il se croit amoureux. À dire vrai, plus on avance et plus la véritable femme de sa vie devient un pilier de l’histoire. Sa mère, qu’il n’a pas véritablement connue, s’installe comme étant aussi bien une inspiration créatrice qu’une ombre sur sa personnalité.

John Self va alors réaliser qu’il lui manque quelque chose et toute l’histoire se transforme dès lors en une quête identitaire plus qu’en une quête du bonheur, même si les deux finissent par se rejoindre.

Magnifiquement mise en scène, cette minisérie repose sur les épaules solides de Nick Frost qui ne flanchera à aucun moment. Cela ne sera pas assez pour faire Money une réussite totale, car il apparaît assez fréquemment que des raccourcis sont pris et que certains points restent très superficiellement exploités. De plus, la chute new-yorkaise est un peu trop prévisible et le dénouement précipite une conclusion à Londres qui aurait gagné à être plus développée vu le virage radical qui est pris. Martin Amis s’est dit satisfait de l’adaptation, ce qui pourrait être suffisant, mais on aurait pu espérer un peu mieux, même (surtout) si on n’a pas lu le livre.