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Outcasts : une colonisation tourmentée (série complète)

outcasts - Outcasts : une colonisation tourmentée (série complète)

Après que la Terre soit devenue inhabitable, une poignée de pionniers a créé une colonie sur une planète nommée Carpithia. Dans l’enceinte de Forthaven, le président Tate et son second, Stella, aidés de Fleur et Cass, chargés de la sécurité maintiennent l’ordre. À l’extérieur, les ACs, des « humains » fabriqués en laboratoire et débarqués en premier pour tester la planète avant d’être mis au ban de la nouvelle société, fomentent une vengeance. Arrive de l’espace un transporteur avec à son bord la fille de Stella et un personnage inquiétant, Julius Berger.

Nouvelle série BBC One sortie de l’esprit de Ben Richards, scénariste sur Spooks (MI-5) et créateur de The Fixer, Outcasts s’annonçait comme la dernière grosse production SF de la chaine. Si elle s’en donne dès le départ les moyens avec un pilote qui joue sur une ambiance post-apocalyptique avec une pointe de machination politique colonialiste, il y a quelque peu tromperie sur la marchandise.

Ainsi, l’histoire s’ouvre avec Jamie Bamber (Battlestar Galactica) dans un rôle de colon qui a perdu le sens des réalités. On nous présente sa femme, son fils, son combat… pour finalement nous le descendre cruellement en fin d’épisode. Madame y passe aussi et le petit est adopté par sa maîtresse d’école (!). Après avoir clairement cherché à surprendre, Outcasts s’oriente totalement sur ses autres personnages, tels Fleur (Amy Manson) ou Cass (Daniel Mays).

Le duo se révèle vite attachant, et c’est sans doute à eux que la série doit ce qui lui reste d’aficionados. Outcasts déroule lentement mais sûrement le fil de son histoire en s’intéressant avant tout à cette planète belle et dangereuse, puis aux conflits humains qui s’y jouent : la revanche des ACs (humains génétiquement améliorés), tenus pour responsable d’un virus qui a décimé les enfants de Forthaven et que le président Tate (Liam Cunningham) avait ordonné d’exécuter, ainsi que leur capacité à faire corps avec la planète alors que les colons se retranchent dans leur cité ; la montée en puissance de Julius Berger (Eric Mabius), sorte de gourou qui veut voler le pouvoir à Tate ; les attaques d’une mystérieuse entité, issue de Carpathia, qui parvient à créer des clones humains et à se substituer à eux.

Seulement, tout cela n’est pas exempt d’ellipses qui rendent le propos assez opaque pour ne pas dire incompréhensible par moment. Un mal dont souffrent aussi les personnages, grossièrement dessiné pour certains, à l’image de Stella (Hermione Norris) ou de Berger. Même chose côté interactions puisqu’il n’est pas rare de sortir d’une scène de discussion intense sans savoir vraiment de quoi il s’agissait.

Ainsi, les manigances autour du pouvoir et autres oppositions entre Tate, Berger, Jack le chef des expéditionnaires (Ashley Walters), et Stella se révèlent assez peu intéressantes et la relation entre Stella et sa fille, Lily ne parait ne jamais vouloir progresser, en faisant deux pas en avant, trois pas en arrière. Ainsi, c’est la fine équipe formée de Fleur et Cass qui offre les plus sympathiques échanges de la série, sans oublier la tension romantique.

Les 8 épisodes d’Outcasts forment donc un ensemble bancal tout juste sauvé par de beaux décors dépouillés et naturels (le tournage a eu lieu en Afrique du Sud), une curieuse poésie insufflée par très petites touches et des acteurs assez justes même si Mabius en fait trop dans le genre « regards sournois ».

La mayonnaise ne prend donc pas vraiment et la BBC semble s’en être rendu compte puisqu’elle s’est empressée d’annuler la série. Cela est quand même un peu dommage, car le dernier épisode était riche en découvertes et en nouvelles pistes à exploiter.