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The Jury : un drame judiciaire qui fait la part belle aux jurés

The Jury - The Jury : un drame judiciaire qui fait la part belle aux jurés

Cinq ans plus tôt, Alan Lane fut condamné pour le meurtre de trois femmes. Suite à la découverte de nouvelles informations qui remettent en cause le verdict, il repasse au tribunal pour être jugé par ses pairs.

9 ans après la première saison de The Jury, Peter Morgan (The Queen) est de retour avec une seconde saison de 5 épisodes totalement indépendante de la précédente. Le scénariste reprend alors son concept mis au service d’une nouvelle affaire.

Alan Lane (John Lynch) a donc été jugé cinq ans plus tôt pour le meurtre de trois femmes, mais de nouvelles informations viennent remettre en cause le verdict. Un nouveau procès a donc lieu pour décider de la culpabilité de l’homme. Julie Walters et Roger Allam sont alors les deux avocats qui s’affrontent, la première campant Emma Watts QC, pour la défense, tandis que le second joue John Mallory QC, pour l’accusation.

Il faut bien deux acteurs chevronnés de la télévision britannique pour réussir à pimenter le procès qui n’est pas au cœur de The Jury. L’affaire est bel et bien présente, mais elle n’est pas la plus soignée qui soit, tout étant orchestré pour éviter la construction d’une opinion trop tranchée sur le cas. L’absence de preuve – d’un côté comme de l’autre – donne le jour à un dossier maigre qui a pour principale vocation de jeter un regard sur le système, et surtout de mettre en valeur l’expérience d’un juré.

The Jury rencontre alors quelques difficultés, le drame télévisuel venant se confronter à la volonté de la série de se vouloir réaliste, ce qui aboutit à un résultat mitigé. Les membres qui composent le jury ne sont pas tous développés avec le même soin, et il faut aussi passer outre les clichés que le premier épisode délivre dans le but d’instaurer du drame. Le jury est ainsi en partie composé de : Katherine (Jodhi May), une enseignante qui a eu une relation avec un élève ; Lucy (Nathalie Press), qui se retrouve à personnifier sa patronne qui l’a envoyé à sa place ; Rashid (Aqib Khan) qui souffre du syndrome d’asperger ; Paul (Steven Mackintosh) qui vit avec sa mère malade et qui se voit abordé par une femme ayant été impliquée dans le premier procès ; ou encore Tahir (Ivanno Jeremiah), un réfugié soudanais qui veut obtenir son visa pour les États-Unis dans le but de retrouver son frère.

La mise en place se montre laborieuse, que ce soit sur le plan judiciaire ou humain. À la moitié, les développements les plus exagérés portent leurs fruits et certains protagonistes féminins seront écrits avec une jolie sensibilité qui renvoie vers l’affaire et les victimes. La série parvient alors tant bien que mal à concerner grâce à un procès qui a un impact considérable sur les membres du jury. Si les épisodes nous entrainent quelque part, c’est bien pour nous montrer que faire son devoir civique (de préférence avec un procès d’importance) ne laisse pas indemne.  Tous les membres n’en ressortent pas changés, mais avoir l’avenir d’un homme entre ses mains tend sans aucun doute à mettre la vie en perspective – la sienne, comme celle du concerné. Le verdict importe peu, la série cherchant avant tout à interroger sur la pertinence d’un procès devant jury et la sélection des jurés. Ceux-là mêmes qui enfreindront bien des règles tout du long de ces 5 épisodes. The Jury tente de faire passer un message sur le monde légal de nos jours, mais l’absence d’un dossier judiciaire plus solide et une certaine bien-pensance entachent la démarche.

The Jury ne réussit pas alors à poser convenablement les questions qu’elle veut soulever en se perdant dans trop de stéréotypes télévisuels qui affaiblissent l’histoire. Malgré tout, elle se suit sans déplaisir.