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The Escape Artist (Perfect Crime) : David Tennant fait la loi (Sortie DVD/Blu-ray)

Perfect Crime The Escape Artist - The Escape Artist (Perfect Crime) : David Tennant fait la loi (Sortie DVD/Blu-ray)

Will Burton est un avocat réputé pour n’avoir jamais perdu une affaire grâce à un talent certain pour exploiter les recoins de la loi. Sur le point de postuler pour obtenir le titre de QC, Burton se retrouve à défendre Liam Foyle, un homme accusé de meurtre. L’avocat ne soupçonnait pas alors à quel point cette affaire allait bouleverser son existence.

Création de David Wolstencroft (créateur de Spooks), The Escape Artist (ou Perfect Crime) est une série en trois parties qui propose une confrontation inattendue entre un avocat talentueux et un client psychopathe – respectivement incarnés par David Tennant et Toby Kebbell. C’est donc sur cette opposition que se construira quasiment entièrement l’intrigue qui dévoilera  un thriller judiciaire manquant au final d’ambitions.

Tennant prête ainsi ses traits à Will Burton, un avocat qui sait jouer avec la loi pour obtenir la libération de ses clients. Il est alors connu pour n’avoir jamais perdu une affaire, en exploitant clairement les failles du système juridique. C’est le portrait d’un homme heureux qui est brossé, accompli dans son travail et épanoui dans sa vie privée aux côtés de sa femme et de son jeune fils. S’il a bien conscience de la nature de ceux qu’il défend, il parait aussi sincèrement croire en ce qu’il fait.

Cela va finir par se retourner contre lui quand il se retrouvera à assurer la défense de Liam Foyle, un homme accusé de meurtre qu’il va libérer, mais qui ne va pas pour autant être satisfait. Ce dernier se présente très vite comme un psychopathe qui embrasse pleinement sa nature meurtrière.

Le récit s’arrêtant cependant moins sur la personnalité de Foyle, celui-ci est avant tout posé comme un antagoniste qui est là pour donner le jour à une sorte de boucle judiciaire qui se développe autour de Burton, responsable de sa libération. L’avocat, qui aura exploité les failles du système pour libérer un criminel, finit par en payer le prix, avant à son tour de jouer avec les apparences et la loi pour obtenir au final une justice qui lui avait été refusée.

Wolstencroft aurait pu bâtir autour des parallèles émergents une réflexion sur la machine juridique, ses défauts et ses limites. Il y avait de même largement la possibilité de soulever des questions sur le sens de la justice au sein du dernier acte, mais le scénariste ne s’engage sur aucune piste, restant à la simple confrontation. Entre les deux hommes, l’avocate Maggie Gardner (Sophie Okonedo) venait offrir une autre perspective sur les thématiques et les évènements, mais elle sera finalement trop reléguée au second plan pour véritablement se révéler pertinente.

The Escape Artist ressort alors comme un thriller superficiel qui ne se veut être qu’une sorte de jeu entre un chasseur et sa proie, où les rôles seront modifiés en cours de route. Là où les motivations de Burton sont explicites, bien que jamais véritablement discutées, celles de Foyle sont réduites à un état conceptuel, s’appuyant entièrement sur sa nature animale, ni plus ni moins.

Dès lors, il revient aux acteurs de fournir une dimension à leurs personnages pour compenser un scénario qui reste à la surface et qui ne repose que sur les ficelles du genre. Même la réalisation de Brian Walsh soutient l’approche convenue de l’œuvre, peinant à créer de véritables moments de tension.

Avec un récit qui est trop superficiel et une confrontation qui manque vraiment d’intensité pour véritablement se démarquer, The Escape Artist se laisse regarder sans grand déplaisir, mais se révèle au final anecdotique.

Cet article a été publié une première fois fin novembre 2013. Il est remis en avant à l’occasion de la sortie en DVD et Blu-Ray de l’intégrale.