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Le Mystère d’Edwin Drood : les hallucinations de John Jasper (diffusion Arte)

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Edwin Drood Arte - Le Mystère d'Edwin Drood : les hallucinations de John Jasper (diffusion Arte)

Oncle et gardien d’Edwin Drood, John Jasper est un chef des choeurs qui est amoureux de Rosa Nud, destinée à son neveu. La jeune femme attire aussi l’attention du passionné Neville Landless, qui vient d’arriver en ville avec sa sœur jumelle, Helena.

Après Oliver Twist, le cycle Charles Dickens se poursuit sur Arte avec la diffusion de Le Mystère d’Edwin Drood (The Mystery of Edwin Drood), l’adaptation BBC du du roman inachevéir?t=critictoo 21&l=ur2&o=8 - Le Mystère d'Edwin Drood : les hallucinations de John Jasper (diffusion Arte) de l’auteur. Pour la version télévisuelle, il y a une fin. C’est donc Gwyneth Hughes qui a la lourde responsabilité à la fois d’adapter l’œuvre et de la compléter.

La scénariste réussit en grande partie son pari. Elle nous offre, comme on peut s’y attendre une véritable critique sociale, l’histoire explorant le racisme de l’époque à travers l’arrivée à Cloisterham des deux jumeaux orphelins Neville et Helena Landless pour leur éducation. Le tailleur de pierre Durdles et le jeune Deputy sont quant à eux de parfaits personnages Dickensien qui viennent enrichir le récit. Pas de doute en tout cas, son écriture sait donner vie à l’univers du romancier.

Mais, si l’œuvre s’intitule Le Mystère d’Edwin Drood, c’est avant tout John Jasper qui occupe les devants. Campé par un Matthew Rhys au sourire presque hantant au cours de ces deux parties, John Jasper est une âme fragile et au bord du précipice. Il plonge dans l’opium pour trouver un repos psychologique malsain, car il ne peut avoir l’amour qu’il recherche : celui de Rosa Bud, la fiancée d’Edwin Drood. Ses hallucinations se confondent avec ses désirs et la réalité au point qu’il ne sait plus où il en est.

La première partie prend donc le soin de poser tous ses protagonistes et leurs valeurs morales. Hughes délivre là une adaptation travaillée où la noirceur humaine est toujours contrebalancée par des personnages plus doux ou réfléchis. En même temps, le mystère qui doit nous occupé n’est pas oublié ; de multiples pistes voient le jour pour laisser naitre les soupçons sur le drame à venir, même si elles sont presque toutes anéanties avant même que l’histoire ne prenne son tournant.

Le mystère, justement, est au cœur de la seconde partie, où Gwyneth Hughes se détache de Dickens pour tenter de mener l’intrigue à une conclusion où les rouages de l’écriture se montrent contemporains. En fait, si suspense il y a, celui-ci n’est jamais complet. Quelques hypothèses peuvent voir le jour alors que la mise en scène et les dialogues nous guident avec grand soin, empêchant de rester trop longtemps sur une fausse idée. Qui plus est, l’histoire plonge trop dans une quête de vérité animée par ce dont se souvient ou non John Jasper, au détriment d’une exploration sociale plus pertinente. La complexité du personnage principal s’effondre légèrement au moment de la résolution, même si son interprète a su donner vie à ses troubles pour en faire un homme angoissant et brisé.

Malgré quelques éléments qui enlèvent de la profondeur au récit, Le Mystère d’Edwin Drood est porté par un casting solide qui aide à créer une ambiance sombre, elle-même appuyée par l’esthétisme visuel travaillé. Le réalisateur Diarmuid Lawrence délivre quelques plans inspirés qui soutiennent l’atmosphère prenante de cette adaptation qui se montre au final prenante.

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La minisérie Le Mystère d’Edwin Drood est diffusée au sein d’une même soirée, ce jeudi 27 février 2014 à partir de 20h50 sur Arte.