Mark revient à Renton, sa ville natale, suite à une tragédie familiale : ses parents sont morts. Sa jeune soeur Jodie les a trouvés dans leur lit le matin. Ni elle ni sa grand-mère Betty ne savent comment gérer cette perte, tandis que Mark tente par tous les moyens de comprendre ce qui est arrivé.
Drama en 3 épisodes créée par Mike Bartlett, The Town se penche sur une tragédie familiale dévastatrice et incompréhensible qui prend place à Renton, petite ville aux apparences paisibles. Un matin, Jodie ouvre la porte de la chambre de ses parents et les trouve tous les deux morts. Pour rendre cet évènement marquant à un niveau plus personnel, le couple est incarné par Phil Davis et Siobhan Redmond, deux acteurs bien connus du petit écran britannique.
De là découle multiples questions qui font surface avec le retour de Mark – joué par Andrew Scott (Sherlock) – leur fils. La police s’arrête sur un suicide, mais pour celui qui a quitté sa ville natale depuis 8 ans, cela est incompréhensible. Il cherche alors à découvrir ce qui est arrivé à ses parents et entraine avec lui sa sœur et sa grand-mère dans ce tumulte émotionnel déjà fort.
The Town se présente comme une série qui s’intéresse au deuil, à la façon dont on fait face à la mort, et comment ceux qui restent gèrent la perte d’êtres chers. Cela est accentué par l’idée du suicide, qui rend encore plus incompréhensible ce qui vient de se dérouler.
À travers chaque membre de la famille, The Town va donc explorer ses thématiques. Jodie va fuir, courir, enchainer les erreurs pour éviter d’affronter la douleur. En somme, elle fait ce qu’on s’attend à ce qu’une adolescente à la télévision fasse. Sa grand-mère Betty préfère quant à elle prendre en charge la famille en se trouvant un travail pour lequel elle n’a pas la santé. Elle tente alors de maintenir liées les pièces de la vie qui lui reste.
Puis, il y a Mark, au cœur du drame. Il est autant déconnecté de ses proches qu’il l’est de cette ville qu’il a laissée derrière lui quand il est parti à Londres. Mark cherche donc un passé qui n’existe plus et des réponses à ce qui vient d’arriver. Il retrouve son amour de jeunesse et doit aussi s’adapter à une existence qu’il n’a pas voulue, mais qu’il est obligé d’accepter.
Mark entraine The Town dans diverses directions pour le meilleur et pour le pire. Malgré son sujet, la série ne plonge jamais dans les larmes, mais elle passe autant de temps que ses protagonistes à chercher ce qu’elle veut être. Elle jongle ainsi entre la tragédie familiale, l’enquête de Mark qui croit que quelqu’un a tué ses parents et le portrait de la petite ville avec ses secrets. On peut par ailleurs ici souligner la jolie prestation de Martin Clunes dans la peau du maire.
Au-delà de son traitement du deuil, il n’est pas toujours aisé de savoir ce que veut clairement accomplir The Town, car ses multiples éléments s’entrechoquent. L’histoire en ressort régulièrement brouillonne et perd de son poids émotionnel à force que Mark se dirige vers la vérité.
Au final, The Town n’est pas le drama fort que son sujet laissait supposer. Les sentiments font même défaut à cause d’un éparpillement dispensable au récit ou de développements trop basiques. L’ensemble a l’avantage de ne pas souffrir d’un excès de pathos, mais la série aurait pu délivrer quelque chose de bien plus poignant et prenant.