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The Widower : Le Veuf Noir

The Widower - The Widower : Le Veuf Noir

En 1994, Malcolm Webster épouse Claire. Quelques mois après leur mariage, elle le confronte au sujet de ses dépenses excessives. Il commence alors à la droguer et finira par la tuer. Le temps passe et Malcolm se refait une vie avec Felicity. Rapidement, il répète le même schéma.

Après l’excellente Appropriate Adult, Jeff Pope se propose de nous raconter une nouvelle histoire vraie tournant autour d’un autre tueur. Avec James Barton, il signe ainsi le scénario de The Widower, une mini-série en trois parties qui revient sur les crimes de Malcolm Webster. Celui-ci fut condamné en 2011 à une peine d’incarcération à vie en Écosse, mais tout commença en 1994 avec son premier mariage.

Malcolm Webster est un homme effrayant, du moins, quand on sait ce qu’il a fait. Aux yeux de tous, il est relativement inoffensif. Bien entendu, on ne tarde pas à saisir que ce n’est pas du tout le cas et The Widower ne cherche de toute façon pas à jouer avec les apparences. Ainsi, bien que tout débute dans une ambiance festive, nous allons rapidement faire quelques sauts dans le temps de manière à plonger au cœur de ce qui précipita la mort de Claire. Tout ceci se passe d’ailleurs à un rythme qui a de quoi laisser perplexe sur ce qui va suivre quand on n’est pas familier avec cette affaire.

La mini-série est indéniablement construite avec efficacité. Le scénario relate les faits en nous entrainant auprès de Malcolm afin de bien prendre la mesure de ce qui le pousse à agir. La force première de The Widower se révèle sans tarder être Reece Shearsmith qui, dans le premier rôle, est aussi effrayant qu’attendrissant – ce qui le rend excessivement captivant.

L’acteur donne vie au tueur en exposant ses conflits internes et ses obsessions, le montrant alors tandis qu’il apprend à perfectionner ses crimes. On assiste ainsi à l’expression d’une forme de dualité fascinante qui transpire de l’interprétation de Shearsmith et cela devient rapidement le véritable moteur narratif de la série. L’importance de ses actes n’en est pas pour autant diminuée, bien au contraire, car se familiariser avec la logique perverse qui anime Malcolm renforce l’impact de ses actions les plus perturbantes.

Cela atteint d’ailleurs son apogée quand, dans la seconde moitié de l’histoire, Malcolm rencontre Simone (Archie Panjabi). Ses sentiments pour elle le pousseront à s’éloigner temporairement de ses habitudes. Il optera pour une voie encore plus dérangée qui le mènera à un point où il parviendra étrangement à devenir touchant. À ce stade, la police entre en jeu, mais ne transforme pas pour autant l’ensemble en un cop show.

En fait, cela ne fait qu’augmenter la tension, car Malcolm a tellement bien camouflé ses traces que le grand mystère de toute l’histoire repose finalement sur le moment où il commettra une erreur.

The Widower ne suit donc pas une voie conventionnelle pour raconter cette terrible affaire. Entre sa narration maitrisée et l’excellence de l’interprétation de Reece Shearsmith, cette mini-série se révèle être aussi prenante qu’inquiétante, ce qui lui permet d’être une réussite d’un bout à l’autre.