Sam Pinkett et Phil Bourne sont deux employés parmi tant d’autres au bureau du conseil régional du Berkshire. Cela va changer lorsque Sam assiste à un accident de voiture et répond à un téléphone trouvé dans la rue. Il se retrouve alors plongé dans un monde dangereux de conspiration et de corruption pour sauver la vie d’une femme qu’il ne connait pas. Phil y voit quant à lui une opportunité pour qu’ils se distinguent et il ne sera pas déçu…
Sam : I just found a phone. That’s it. I found a phone.
Avec son titre grammaticalement incorrect, The Wrong Mans — diffusée sur BBC Two — ne peut décemment pas être prise au sérieux, et c’est bien entendu voulu, car nous faisons face à une comédie « policière » en 6 épisodes écrite et interprétée par Mathew Baynton et James Corden.
Encore une fois, comme le titre le suggère, le duo va vouloir nous entrainer dans un monde très Hitchockien avec Sam Pinkett (Baynton), un type tout à fait ordinaire qui assiste à un impressionnant accident de voiture et répond ensuite à un téléphone trouvé sur le bord de la route. La vie d’une femme est en danger et seul lui peut l’aider. Lui et Phil (Corden), le seul à qui il parlera de cette affaire et qui n’est pas plus compétent pour affronter une telle situation.
Mélange entre le thriller, l’action et la comédie, The Wrong Mans emprunte à de multiples œuvres cinématographiques pour donner vie à un style à l’équilibre fragile, où il faut continuellement maintenir le suspense sans oublier de faire rire.
Pour cela, Baynton et Corden se montrent particulièrement à la hauteur ; les deux hommes et amis dans la vie (qui ont travaillés ensemble sur Gavin & Stacey) savent comment faire pour contrebalancer les défauts de l’un ou mettre en valeur les qualités de l’autre. Sam reste alors ce type sympathique et ordinaire avec un certain potentiel inexploité qui réussit à être touchant et dépassé par les évènements avec naturel ; Phil est l’enthousiaste encore moins débrouillard qui pourrait bien devenir fatigant, mais qui parvient à dévoiler une facette classique, mais sensible de sa personnalité. Les développements ne prédominent pas, mais Sam et Phil réussiront à faire un certain chemin au cours de cette première saison qui crédibilisera leur amitié naissante et leur capacité à se sortir du pire pour s’enfoncer dans encore pire. Le duo se révèle aussi particulièrement bien entourés, entre Benedict Wong, Dawn French ou Dougray Scott, pour donner vie à aux personnages secondaires.
Les galères s’enchainent rapidement pour les deux hommes qui sont clairement dépassés au départ par ce qui se passe, ne cernant aucun des enjeux et n’ayant vraiment aucune idée de à qui ils ont affaire. Ils ne sont définitivement pas à leur place et doivent en plus maintenir régulièrement les apparences pour leurs proches. Ceux qui les entourent font alors face à deux hommes qui sont plus ou moins des abrutis pour eux, mais qui se révèlent avoir un minimum de ressources et un bon instinct de survie les poussant à improviser et à fuir quand il le faut.
The Wrong Mans ne mise pas plus sur l’humour que sur l’action. La série sait quand favoriser l’un ou l’autre pour bien faire monter un suspense qui pourrait s’effondrer sans cela – sans pour autant oublier de le ponctuer d’une certaine légèreté si possible. Il en ressort des épisodes qui, s’ils ne sont pas tous aussi drôles les uns que les autres, restent vraiment agréables à regarder.
Enfin, l’esthétisme général est un plus non négligeable, venant soutenir les multiples références que l’œuvre délivre dès le début et créée, avec la musique, l’ambiance adéquate.
La première saison de The Wrong Mans fournit alors un divertissement plutôt efficace en enchainant les situations et les twists à un bon rythme qui donne réellement envie de savoir comment tout va se terminer. Sam et Phil forment donc un duo attachant, capable de faire sourire et rire et de mener comme il se doit de véritables courses-poursuites.