Alors qu’ils croyaient que le vaccin avait été détruit, Ian et Grant retrouvent Becky et découvrent qu’il n’en est rien. De nouveau poursuivis par le Network, ils apprennent la teneur du nouveau plan et la réalité de la grippe russe.
Après une première saison coup-de-poing, Utopia revient en nous entrainant dans un premier temps aux origines de son histoire. On replonge ainsi dans l’univers coloré et violent de la série de Dennis Kelly avec un passage dans les années 70. C’est une accroche quelque peu déroutante qui se révèlera rapidement être la meilleure façon possible pour offrir une nouvelle dimension aux ambitions déjà importantes de ce drama atypique.
Concrètement, nous découvrons comment Philip Carvel et Mr Rabbit se sont rencontrés et ont donné le jour au fameux vaccin. Plus précisément, ce sont leurs motivations qui sont ouvertement exposées et d’elles découlera toute une trame scénaristique qui rejoindra celle qui nous est familière afin de pousser l’intrigue dans une direction légèrement inédite, sans pour autant sacrifier tout ce qui fut construit auparavant.
Brillamment orchestrée, cette seconde saison jongle ainsi avec une nouvelle perspective et les résidus de la première qui s’entrechoqueront à un moment donné pour forcer une véritable évolution des différents personnages. Que ce soit Jessica Hyde, Wilson Wilson, Arby ou encore Milner, ils vont suivre une progression où leurs convictions lutteront contre leurs dilemmes émotionnels. Ian, Becky et Grant sont alors pris au cœur de cette folie ambiante, cherchant à découvrir ce qui pourrait les aider à tout stopper une fois pour toutes. C’est là que le premier épisode démontra a posteriori toute sa pertinence.
En effet, si à mi-parcours cette seconde saison parait destinée à adopter la forme d’une simple transition qui poserait une conjoncture plus dramatique pour la troisième, cela évoluera drastiquement quand le génie de Philip Carvel se révèlera être bien plus dévastateur que nous pouvions l’imaginer au premier abord.
Les personnages sont tous, d’un côté comme de l’autre, forcés de confronter leurs peurs et les erreurs qu’ils ont commises, devant alors prendre des décisions qui les changeront tous à jamais. Utopia a peut-être l’apparence d’un thriller conspirationniste sous acide, c’est avant tout un observatoire de la nature humaine dans lequel chaque protagoniste se voit fixer une limite pour pouvoir mieux la franchir afin de servir une cause qui est beaucoup plus grande qu’eux.
Philip Carvel : Well, there are bad people in this world, people who need to control others.
Ces six épisodes s’efforcent alors de montrer que même des gens bien attentionnés peuvent être des extrémistes dangereux et que la raison n’est pas toujours suffisante pour établir une voie de communication. Ainsi, ceux qui pensent agir pour le bien des autres ne sont pas forcément ceux qui prennent les meilleures décisions qui soient.
Au final, en explorant autant la mythologie entourant Janus que les différentes figures proéminentes qui lui donnèrent le jour, Dennis Kelly développe brillamment une suite qui s’annonçait risquée. Cette saison 2 d’Utopia parvient à surprendre de la façon la plus positive qui soit tout en continuant à jouer avec les excentricités délicates qui en sont venues à la définir comme étant définitivement une série à part.