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Séries Autres séries 12 Monkeys n’a rien à voir avec le film qui l’inspire et c’est une bonne chose

12 Monkeys n’a rien à voir avec le film qui l’inspire et c’est une bonne chose

12 monkeys saison 1 avec aaron stanford - 12 Monkeys n'a rien à voir avec le film qui l'inspire et c'est une bonne chose

Terry Matalas et Travis Fickett ne sont pas étrangers aux défis que peut représenter l’adaptation d’un film en série. Les deux hommes ont travaillé sur Nikita. Leur intérêt pour le voyage dans le temps ne sort pas non plus de nulle part, vu qu’ils ont aussi écrit sur Terra Nova – dont il est préférable de faire comme si ce fiasco n’avait pas existé.

Tout cela nous mène finalement à 12 Monkeys, le nouveau show de Syfy qui s’inspire librement du long-métrage de Terry Gilliam. Ce classique du cinéma interrogeait sur la possible folie de son personnage principal qui servait, entre autres, à nous délivrer une critique acerbe de la société à travers une histoire de voyage dans le temps à l’issue fatidique.

Au vu de sa construction, transformer 12 Monkeys en une série télévisée paraissait quelque chose d’irréalisable. Les deux producteurs, en compagnie de la showrunner Natalie Chaidez, en avaient eux même conscience. Ils étaient intéressés par développer une série de voyage dans le temps et se sont donc retrouvés ensuite attachés à cette adaptation qui, pour fonctionner, se devait de raconter un récit bien différent.

On peut dès lors s’amuser à voir cette adaptation télévisuelle comme une sorte de version alternative au long-métrage. Voilà ce qui se passe dans une autre réalité où Aaron Stanford reprend le rôle de Bruce Willis, un homme envoyé dans le temps pour empêcher la libération d’un virus mortel à l’origine de l’Apocalypse derrière laquelle se cache une conspiration.

12 Monkeys prend rapidement son envol, se révélant trop différente pour être comparée aux œuvres qui l’inspirent (La Jetée comprise). L’équipe créative rend avant tout hommage en s’engouffrant en même temps dans un complexe récit où les héros cherchent à tout pris à changer le futur.

Si le voyage dans le temps implique des contraintes scénaristiques particulières, 12 Monkeys a une approche très linéaire qui évite tout égarement. Progressivement, les scénaristes complexifient leur univers et leur narration, mais ils y vont étape par étape avec les yeux toujours rivés vers l’objectif.

Les premiers épisodes ont ainsi permis d’appréhender comment le voyage dans le temps fonctionnait dans la série au même titre que ses retombées. La principale est bien entendu l’impact que Cole a eu sur la vie de Cassie (Amanda Schull), une virologue qui l’épaule dans sa quête. Cette femme de science a vu son existence être bouleversée en rencontrant le voyageur temporel, nourrissant bien logiquement une obsession sur un futur qu’elle ne connaitra pas.

La série commence d’ailleurs à soulever des questions plus philosophiques sur les implications du voyage dans le temps. Changer le passé peut-il réellement modifier le futur ou les choses ne devaient-elles pas se produire ainsi ? Les personnages cherchent surtout une solution à l’aide d’un procédé peu ordinaire dont ils ne mesurent pas forcément toutes les implications. Nous n’en sommes de toute façon qu’aux prémices d’une histoire qui peut prendre de nombreux tournants. Le voyage dans le temps est aussi le procédé narratif qui aide le show à approcher ses éléments les plus classiques avec une certaine fraicheur.

Avec une grosse conspiration pour tenir en haleine et un rythme soutenu, 12 Monkeys possède un univers qui s’étend au fil des épisodes et laisse ainsi entrevoir une série riche et prenante.