Il y a encore peu de temps, on ne pouvait que se plaindre du manque de séries de science-fiction ambitieuses sur notre petit-écran. Heureusement, cela a rapidement changé en quelques mois à peine. 12 Monkeys a contribué à cela de manière totalement inattendue, car adapter le film de Terry Gilliam paraissait tellement improbable que l’idée que cela fonctionne aussi bien n’était pas envisagée.
Il se trouve donc que Terry Matalas et Travis Fickett s’en sont bien sortis, mais cela est probablement dû au fait que le show qu’ils ont créé n’était à l’origine pas installé dans l’univers développé par Gilliam. SyFy avait les droits et les scénaristes ont transformé leur concept pour coller à celui du film.
Avec sa saison 2, 12 Monkeys a clairement laissé derrière elle les traces du long métrage pour embrasser pleinement la vision de ses créateurs – qui sont d’ailleurs désormais les showrunners.
Par conséquent, il n’est pas si surprenant que cela que l’histoire devienne complètement dingue et proportionnellement réjouissante à suivre.
Nous avons retrouvé Cole (Aaron Stanford), Cassie (Amanda Schull) et même Ramse (Kirk Acevedo), mais leurs relations ne sont plus les mêmes et leur mission a bien changé. Le futur a été réécrit, le passé est manipulé, les petits singes grandissent et le temps s’écroule sur lui-même.
Si la reprise s’efforçait de désamorcer les enjeux de la première saison pour faire de la place pour introduire ceux de la seconde, il faut attendre la conclusion de l’aventure se déroulant en 1944 – qui s’étend sur les épisodes 3 et 4 – pour que l’on nous explique ce qui est désormais en jeu. Plus précisément, ce qui a toujours été en jeu.
Entre voyageurs temporels qui se croisent, des paradoxes qui explosent, la forêt rouge qui prend forme et des théories sur le temps et l’espace qui demandent que l’on fasse un moment de pause pour réussir à tout assimiler, cette saison 2 de 12 Monkeys ne cesse de prendre au dépourvu, dans le bon sens du terme.
Le plus intéressant reste que, même s’il est presque nécessaire de revoir toute la première saison pour réellement apprécier les détails, les scénaristes relient entre eux plusieurs personnages dans différentes périodes pour étoffer leur mythologie. La série devient un véritable puzzle et, pour aller au bout de l’analogie, nous n’en avons vu que les contours pour l’instant. On commence alors à nous expliquer que certaines pièces au milieu son plus importante qu’on aurait pu l’imaginer et, pire, tout a peut-être déjà été écrit.
Les scénaristes, au risque de s’égarer, apparaissent décidés à jouer avec le fait que l’on ignore si ce qui s’est passé peut être changé. Cole semble être convaincu qu’il peut réellement stopper ses ennemis, alors que ceux-ci pensent être impossible à arrêter. Après tout, ils suivent le plan du Témoin, cette personne inconnue qui parait tout savoir sur tout ce qui doit se produire.
Cette figure étrange est une des inconnues de la mythologie qui, de façon étonnante, évolue d’une manière qui transforme progressivement Jennifer Goines (Emily Hampshire) pour en faire l’un des meilleurs personnages du show.
A peine arrivée au tiers de sa seconde saison, 12 Monkeys a donc bien changé et elle avance à une cadence soutenue qui ne l’empêche pas de rester aussi focaliser sur ses voyageurs temporels que sur le mystère qu’ils tentent de démêler. Concrètement, en termes de séries de science-fiction ambitieuses en ce moment, celle-ci ouvre clairement la voie et ne parait pas être en passe de freiner.