Aller au contenu
Séries Autres séries 11.22.63 : James Franco revisite l’Histoire américaine

11.22.63 : James Franco revisite l’Histoire américaine

11 22 63 pilote - 11.22.63 : James Franco revisite l’Histoire américaine

Hulu a des ambitions. Le service de VOD veut se creuser une place entre Amazon et Netflix. Pour ce faire, rien de mieux que l’adaptation d’un roman populaire de Stephen King. Si les séries tirées de ses œuvres sont finalement rarement à la hauteur du matériel d’origine, son nom attire toujours l’attention. Avec 11.22.63, cela ne peut que faire effet, surtout quand on sait que l’assassinat de JFK est au centre de l’intrigue.

Il n’y a pas que cela bien entendu, mais cet évènement qui marqua un tournant dans l’Histoire américaine du 20ème siècle est une source de drame assez riche pour commencer. Cela dit, la série n’est pas réellement au sujet du populaire Président américain, car il est surtout là pour fournir un contexte.

11.22.63 débute en nous introduisant à Jake Epping, un professeur fraichement divorcé interprété par James Franco. Ce dernier a un ami, Al Templeton (Chris Cooper), qui lui révèle un secret incroyable qui semble sortir de la tête de Charlie Kaufman : le placard de son Diner peut le ramener en 1960. Al est mourant, mais il désire que Jake poursuive ce qu’il a entamé il y a longtemps maintenant. Il veut donc qu’il retourne dans le passé pour stopper l’assassinat de Kennedy.

Pour nous accrocher, 11.22.63 s’appuie alors sur plusieurs concepts forts qui sont assemblés d’une manière intrigante. Bien entendu, Jake s’impose immédiatement comme étant notre guide dans ce monde qui possède de nouvelles règles.

L’introduction est ainsi des plus didactique de manière à ce que l’on puisse vraiment saisir tout ce qui peut aller de travers et les options qui s’offrent à Jake. D’ailleurs, c’est réellement Al qui tient les rênes de l’intrigue, délivrant en voix off ou grâce à un astucieux montage des bouts d’informations qui entretiennent le bon rythme de ce pilote.

Le souci est qu’Al n’est pas du voyage et il devient rapidement évident que Jake a besoin d’être étoffé pour que la tension dramatique puisse être aussi efficace qu’elle semble pouvoir l’être. En attendant, l’aventure en 1960 démarre tout de même sur les chapeaux de roues. Le scénario de Bridget Carpenter, aidé par la réalisation de Kevin Macdonald, ne laisse pas de place à la contemplation.

Si les premières images des ‘60s font penser que 11.22.63 allait flirter de près avec une représentation romantique du passé, il ne faut pas longtemps pour constater que cela ne sera pas totalement le cas. Le suspense prend les commandes et les détails – aussi ludiques qu’ils puissent être – se mettent à renforcer le sentiment d’immersion dans l’époque.

Concrètement, le travail de reconstitution s’inscrit dans la logique narrative de l’ensemble, accompagnant l’exposition fournie par Al pour mieux nous aider à prendre la mesure du challenge qui est posé. Dans ce sens, cette mise en place se révèle être riche en détails. Le problème se trouve être que ceux-ci ne permette pas à ce thriller à gagner en profondeur, appuyant surtout le dépaysement et non le propos.

Divertissant à souhait dans son introduction, 11.22.63 devra rapidement délivrer plus qu’un jeu de pistes pour exploiter son réel potentiel. La façon avec laquelle le voyage dans le temps est présenté offre un angle intéressant pour parler de la manière dont notre existence est forgée par ce que l’on traverse.

Le souci est que Jake est un héros relativement transparent – et la performance irrégulière de Franco n’aide pas – qui ne possède pas les bagages nécessaires pour approfondir le sujet. Il devra alors gagner en épaisseur pour que l’on puisse voir en lui autre chose qu’un guide dans une aventure qui s’annonce toutefois mouvementée.

En attendant, 11.22.63 montre clairement plus de bons côtés que de mauvais et intrigue suffisamment pour donner envie de continuer – surtout qu’il n’y a que 8 épisodes.