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Que vaut A Million Little Things, le nouveau drame émotionnel d’ABC ?

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Lorsqu’un succès se produit, il est naturel de voir d’autre tenter de l’émuler. C’est à l’évidence ainsi que A Million Little Things, nouveauté de la chaine américaine ABC, a été pensé. Elle s’est d’ailleurs rapidement vu être étiquetée comme un sous This Is Us (qui en est maintenant à sa troisième saison sur NBC).

A Million Little Things prend place à Boston et suit un groupe d’amis qui est ébranlé quand l’un d’eux se suicide. Cela les pousse à repenser leurs propres existences pour chercher à vivre pleinement leusr vies.

Cette dramédie familiale nous venant de D.J. Nash a par ailleurs reçu commande pour une saison complète de 17 épisodes qui nous incite alors à revenir dessus pour faire un premier retour.

L’histoire d’amis en pleine dépression

Jon (Ron Livingston) est donc l’ami qui a mis un terme à son existence et de son décès découle beaucoup de questionnements et de remise en question pour ses proches. Jon n’est pas présenté comme un homme parfait, mais il reste – comme bien souvent lorsque quelqu’un meurt – idéalisé par sa famille et ses amis. Ces derniers cherchent à se raccrocher à ce souvenir de l’homme qu’il était tout en tentant de trouver une explication à son action.

Cependant, la mort de Jon aide surtout à mettre en lumière ce qui n’allait pas dans la vie de ses proches. Rome (Romany Malco) est le réalisateur publicitaire qui rêve de faire un film, mais qui ne prend aucun risque. Pire, Rome est au bord du suicide. Eddie (David Giuntoli) est le père au foyer et musicien qui a des gros problèmes conjugaux. Gary (James Roday) a survécu à son cancer du sein, mais vit dans la peur de son retour.

Si l’on suit naturellement les vies de chacun, A Million Little Things s’articule principalement autour de la maladie, la mort et le deuil. Le but est surtout de voir comment chacun parvient à surmonter au jour le jour ces obstacles.

Un drame un brin manipulateur…

Les thématiques sont assez lourdes, mais cela ne signifie pas pour autant que la série doit l’être. D’ailleurs, on ne termine pas le visionnage d’un épisode d’A Million Little Things comme si on venait de recevoir un violent coup de marteau émotionnel.

La série maintient une sorte d’équilibre pour ne pas tomber dans le larmoyant, mais n’évite pas tous les écueils en usant de grosses ficelles scénaristiques et clichés du genre. Entre adultère, grossesse inattendue et petits secrets bien gardés, les éléments soap ne sont pas ce qu’il y a de plus maitrisé à ce jour et donnent le sentiment que l’équipe créative se sent parfois obligée de rajouter une couche de drame supplémentaire par moment.

Cela serait moins visible si la série bénéficiait d’une identité visuelle bien à elle. L’aspect technique est cependant formaté et fade, et les choix musicaux très classiques pour un drame de ce genre.

… mais du potentiel

Malgré ces défauts, A Million Little Things possède un certain potentiel grâce à ses sujets phares. Au-delà de la mort de Jon, la dépression est à ce stade abordé aussi frontalement qu’il est possible à travers Rome. Maintenant qu’il a fait le choix de vivre, il cherche à retrouver le goût à la vie et cela est un long processus qui se met en place. La série ne tourne peut-être pas suffisamment les projecteurs vers ce dernier, mais elle parvient régulièrement à mettre des mots qui sonnent juste sur ce que le personnage traverse et pourquoi personne autour de lui ne s’est rendu compte de son état psychologique.

Contre toute attente — surtout après le pilote —, les problèmes conjugaux d’Eddie ont définitivement pris forme avec Grace Parks dans la peau de son épouse Katherine qui délivre les moments les plus poignants.

Parallèlement, James Roday est certainement l’ami du groupe qui s’impose le plus — Gary étant à la fois terriblement franc et émotionnellement impliqué. On peut juste regretter que la série définisse trop le personnage à travers sa relation avec autrui et particulièrement avec Maggie, psychiatre rencontrée dans un groupe de soutien, là où il y a de la place pour faire bien plus.


Pouvant compter dans l’ensemble sur son sympathique casting, A Million Little Things manque encore de personnalité, mais fait preuve tout de même d’un certain potentiel. Elle doit clairement encore trouver ses marques et comment se distinguer pleinement à travers des thématiques qui ont largement de quoi faire tenir sur la durée. Reste à découvrir si elle y parviendra ou non sur la saison.