Après la trahison de Daisy, Coulson et son équipe se séparent pour mener à bien différentes missions qui leur permettraient de sauver leur amie. Pendant ce temps, Hive poursuit sa quête de domination en prenant le contrôle de nouveaux inhumains.
Il est parfois difficile de comprendre les intentions des scénaristes d’Agents of SHIELD quand on découvre un épisode tel que Singularity. Si l’ensemble est loin d’être mauvais et offre d’ailleurs des moments intéressants, il est surprenant que les retombées des derniers événements soient aussi minimes. Bien sûr, il est possible de se dire que cela est fait dans le but de garder le plus de pions pour la fin de saison, mais il reste dommage de ne pas utiliser l’attaque de Daisy comme un véritable bouleversement dramatique.
À la place, Singularity avance à une vitesse effrénée pour couvrir le plus de terrain avant le final. La répartition de l’équipe de Coulson sur différentes missions était une bonne solution pour aller dans ce sens, mais il ressort un certain sentiment de trop-plein qui entache la compréhension des enjeux. Tout repose sur la vision de Daisy concernant la mort d’un des agents du S.H.I.E.L.D. et il est regrettable que les scénaristes ne prennent pas plus de temps pour développer les motivations et le but de Hive. En soi, se concentrer sur la réelle menace aurait probablement plus d’impact que l’incertitude sur l’identité du futur défunt.
Il faut cependant reconnaître qu’en scindant son équipe, Agents of S.H.I.E.L.D. réussit enfin à offrir un matériel plus consistant à ses personnages. La relation entre Coulson et May se retrouve ainsi affectée par la trahison de Daisy. May a toujours été un soutien important pour Coulson et il est plaisant de voir qu’elle ne se contente pas d’approuver ses décisions quand elles lui paraissent mauvaises. D’autant plus quand il s’agit de jouer à dieu et de décider qui doit vivre ou mourir en fonction de l’affection ressentie. Il est juste mal venu qu’au milieu de cela, Lincoln se retrouve encore une fois avec le mauvais côté du bâton.
Le fait qu’il ne soit défini qu’à travers sa relation avec Daisy est clairement un problème que les scénaristes d’Agents of S.H.I.E.L.D. semblent prêts à reconnaître au cours de Singularity. Il est dommageable qu’au lieu de rectifier le tir, l’intrigue joue sur l’idée d’un double standard où Coulson se comporte comme un hypocrite. Lincoln n’en ressort pas gagnant et sa constante position de victime tend à être agaçante.
Fitz et Simmons sont finalement au cœur des événements. Leur relation occupe une majeure partie de l’épisode et s’il est plaisant de les voir admettre que l’amitié n’est plus une option viable, il aurait été préférable que cela soit fait avec plus de finesse. Il n’en reste pas moins qu’ils sont les membres de l’équipe les plus attachants et il était bien joué de les placer tous les deux dans une situation sous tension. Leurs différents face-à-face sont d’ailleurs les meilleurs instants de l’épisode en cela qu’ils exploitent leur vulnérabilité pour les placer dans une position sans espoir.
Finalement, Singularity débute certainement sur la frustration de ne pas découvrir les conséquences escomptées, mais n’en reste pas moins un épisode solide d’Agents of S.H.I.E.L.D. qui permet à chaque membre de l’équipe de réaffirmer sa position. Si les scénaristes décident de jouer la carte de l’agent mort jusqu’à la fin de la saison, il n’est pas plus mal que tout soit mis en œuvre pour augmenter la potentielle sympathie ressentie à leur égard. Il est simplement dommage que cela soit fait au détriment de Hive qui reste l’ennemi du S.H.I.E.L.D. le plus convaincant depuis de début du show.
Au-delà de cela, il sera intéressant de découvrir les conséquences des actions de Talbott sur l’avenir de l’Hydra et ce que cela implique également pour le futur de la série.