Matt Skokie est découvert mort chez lui et sa femme est dans un état grave à l’hôpital après ce qui semble avoir été un cambriolage qui a mal tourné. Quatre suspects se retrouvent alors pris au cœur de l’investigation.
Alors que Scandal nous délivre un épisode traitant des évènements qui ont secoué Ferguson et tous les États-Unis, ABC diffuse à la suite le pilote d’American Crime afin de rester dans la thématique. Cette nouvelle série créée par John Ridley (12 Years a Slave) nous propose en effet de parler du racisme et de ses profondes ramifications dans la culture américaine. Du moins, c’est ainsi que la chaine a présenté le show.
Pour le moment, avec ce premier épisode, nous avons surtout le droit à être introduits à l’impact immédiat que la mort d’un homme a sur ses parents, mais aussi à un aperçu de la vie de ceux qui sont liés de près comme de loin à ce décès. Ce n’est clairement pas une peinture sans nuance que l’on veut nous offrir, bien au contraire.
En fait, John Ridley dévoile directement certaines de ses ambitions. Avec American Crime, il ne désire pas nous proposer une simple affaire de cambriolage qui a mal tourné, mais bien une étude sociale. Tout est ainsi fait pour que l’on puisse saisir sans équivoque dans quel type de conjoncture socio-économique chaque protagoniste se trouve afin de pouvoir pleinement apprécier la manière dont ils appréhendent les dangers du monde dans lequel ils évoluent.
Avec des criminels d’origines latines, un couple interracial et une victime blanche, le racisme est bien entendu présent dans ce pilote d’American Crime et il s’exprime particulièrement chez Barb, la mère de la victime. Dans ce rôle, Felicity Huffman nous livre une interprétation sans concession, en particulier face à Timothy Hutton qui n’a pas été aussi subtil dans son jeu depuis bien longtemps. Les deux acteurs évoluent d’ailleurs sur la ligne la plus fine qui soit, devant éviter le pathos qui pourrait diminuer le propos de l’ensemble en tirant sur des larmes faciles.
Ils ne sont pas les seuls à délivrer d’excellentes performances. Le casting se montre réellement solide et c’est une des grandes qualités de ce pilote dont la principale fonction est de poser un décor et a donc besoin d’un bon appui pour suggérer qu’il y a derrière ce fait divers plus qu’on ne le perçoit pour le moment. Les personnages priment alors et on les voit tous prendre vie d’une manière qui permet de défier certains préjugés qui se devront clairement d’être explorés durant cette première saison.
Ainsi, si cela commence par un meurtre, il parait clair que l’ambition première d’American Crime n’est pas d’être une série policière avec un twist de plus. On nous plonge pleinement dans les existences de protagonistes bien différents qui ont été modelées par leurs expériences uniques qui se doivent de refléter une certaine réalité que l’on ne retrouve pas nécessairement à la télévision aujourd’hui, en particulier sur une chaine comme ABC. Tout cela intrigue de la meilleure façon qui soit.