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American Gods : La nouvelle réalité (1.02)

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american gods saison 1 episode 2 - American Gods : La nouvelle réalité (1.02)

Le pilote d’American Gods se terminait sur une scène violente pour Shadow après sa rencontre avec Technical Boy. Ce n’est au fond que le début pour Shadow qui doit inexorablement s’interroger sur sa conception du monde depuis sa rencontre avec Wednesday.

 American Gods s’affirme comme une série sur l’immigration, notre rapport avec la vie, la mortalité et l’identité. On contemple les vestiges du passé et l’inconnu du futur dans un présent déséquilibré où la survie ne tient qu’à un fil, et la relève est là prête à écraser les anciens.

Tout cela se mélange parfaitement dans l’introduction d’Anansi (incarné par Orlando Jones) sur le bateau emmenant des esclaves en Amérique. Le temps se veut pour l’occasion malléable, avec un monologue abordant la question raciale et l’histoire des Noirs en Amérique et mélangeant la représentation homme/araignée.

L’histoire de Shadow est alors là pour mettre sur un plan plus intimiste les problématiques d’une série qui met en scène des Dieux et mise énormément sur une forme de mystère palpable pour se construire. Si Shadow est censé être notre guide, nous sommes au moins borgnes, voire aveugle, dans le sens où il ne sait rien et ne comprend pas ce qu’il lui arrive. Il est juste un chauffeur, voire un homme à tout faire pour son patron qui l’envoie vers ses courses lorsqu’il en a besoin.

Cela n’enlève rien aux grandes mises en scène de Bryan Fuller et de son réalisateur David Slade. Après Legion, American Gods s’affirme à son tour comme une série qui capitalise à fond sur son atmosphère, cherchant à communiquer son propos à travers son style plus que sa narration.

Cette approche s’inscrit dans la continuité du travail effectué par Fuller sur Hannibal qui retrouve sur cette série Starz beaucoup de ses collaborateurs. Trop, oserais-je même dire, dans le sens où l’ambiance est bien trop similaire — sentiment difficile à se débarrasser avec la composition musicale de Brian Reitzell. Shadow Moon aurait bien pu croiser Hannibal Lecter en allant faire son shopping que je n’aurais pas levé un sourcil, loin de là, tellement il trouverait logiquement sa place dans cet univers pourtant de fantasy.

L’approche narrative choisie a d’ailleurs de quoi décontenancer si on n’est pas familier avec le roman de Neil Gaiman qui sert d’inspiration à la série. Trouver ses marques n’est pas chose aisée, même si les choix faits assurent au moins des introductions notables aux personnages. Bilqus lors du premier épisode (l’étrange et le sexuel continue de se mélanger ici), Anansi dans ce second, mais aussi Media sous les traits de Lucille Ricardo (incarnée par Gillian Anderson), Czernobog (Peter Stormare) et Zorya (Cloris Leachman).

Le traitement de la lumière ainsi que l’exécution offre un contraste intéressant entre les nouveaux et les anciens Dieux, cherchant en même temps à créer à chaque fois une image marquante que l’on ne pourra plus dissocier du personnage. Le reste se repose avant tout sur des acteurs inspirés prêts à donner corps à des figures se voulant plus grandes que l’humain.

L’équipe créative d’American Gods veut à l’évidence aller régulièrement pour l’expérience mystique, misant dessus pour séduire et pousser à suivre à l’aveugle ou presque. La série intrigue, mais se perd parfois trop dans sa présentation et ses effets de style qui créent inexorablement des ralentissements alors même que l’on commence à peine à appréhender l’univers. Rencontrer d’autres figures de la série est définitivement ce qui accroche, participant à élargir notre vision de ce monde et toutes les possibilités qui vont avec.

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