Shadow et Mr. Wednesday partent à la rencontre de Dvalin dans le but de faire réparer la lance Gungnir dans ce sixième épisode de la saison 2 d’American Gods. Ce voyage se transforme alors une opportunité scénaristique pour nous plonger en parallèle dans l’histoire de Donar – aka Thor, le fils d’Odin.
Là où l’équipe créative d’American Gods n’a pas perdu la main est bien dans sa façon de nous raconter des histoires dans une histoire. Elles ne se valent pas toutes, mais enrichissent l’univers de la série à leur manière. Celle de Donar nous ramène ainsi à la fin des années 30 pour mieux découvrir le sacrifice du fils d’Odin.
Cela se fait alors que Wednesday se doit de mettre la main sur un objet spécifique pour que le nain accepte de réparer sa lance. Gungnir est l’objet qui connecte les deux récits, avec une note sentimentale quelque peu inattendue quand la conclusion arrive. Il faut aussi dire que l’histoire de Thor se révèle être tragique et nous offre une perception différente des Dieux.
Nous sommes après tout en route vers une guerre entre Dieux pour une question de survie, et on ne cesse de les voir tenter de s’adapter, de chercher où trouver admiration pour assurer leur immortalité.
C’est le cas présentement de Wednesday dans les années 30. Il possède un club où les numéros s’enchainent, avec Columbia (personnification de l’Amérique qui se voit pousser vers la sortie par Dame Liberté) et Donar en attractions de spectateurs en quête de divertissement. Odin est leur patron prêt à les pousser entre des mains discutables pour leur survie.
Ces flashbacks nous offrent alors une perspective différente sur la condition de Dieu, que ce soit la vision qu’en a Odin, le choix de Columbia ou les convictions de Donar — le tout face à une Amérique au bord d’une guerre mondiale.
Le présent est un rappel de la duperie naturelle de Wednesday pour arriver à ses fins, mais celle-ci est pour une fois contrebalancé par l’histoire de son fils que cherche à découvrir Shadow, dès qu’une allusion à Thor a été faite.
Avec Wednesday en figure centrale du récit, cet épisode d’American Gods nous délivre une histoire à tenant plus intimiste qui est à peine perturbée par quelques instants avec New Media et Mr World que l’on pourrait aisément oublier.
C’est mieux ainsi, car c’est lorsque la série se fixe sur un de ses personnages et s’intéresse de plus près à ce dernier qu’elle parvient à vraiment donner à ses Dieux la dimension qu’ils méritent. Donar appartient peut-être au passé, et il n’est certainement pas le plus éloquent des Dieux, mais il s’impose plus que physiquement dans cet épisode et lui donne sa dimension émotionnelle.
Au final, la réparation de Gungnir aura été une forme de périple en soi dans cet épisode d’American Gods, nous permettant d’en découvrir un peu plus sur l’univers des Anciens Dieux et rappeler tout ce qu’ils ont dû déjà faire par le passé pour assurer leur survie — et comment ils peuvent être conduits à leurs fins.