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Que vaut American Gothic, le thriller estival de CBS ?

American Gothic Saison 1 - Que vaut American Gothic, le thriller estival de CBS ?

Depuis quelques années, CBS tente de profiter du calme estival afin de développer quelques succès sans trop de concurrence. Nous avons donc le droit à des séries, mais celles-ci peinent sérieusement à s’imposer. Il faut dire que, qualitativement parlant, rien n’a été probant jusqu’à maintenant.

Dès le pilote, il était évident qu’American Gothic n’allait pas changer cela drastiquement, mais il y avait potentiellement de quoi livrer un divertissement qui pouvait amuser. Le problème est certainement que le pitch donnait l’impression que nous nous trouvions devant une série sombre et tortueuse.

Cette création de Corinne Brinkerhoff débute en effet en nous plongeant au cœur d’une famille aisée de Boston qui est touchée par un drame. Quand un accident ramène à la surface les crimes d’un tueur en série qui sévissait il y a 14 ans, la crise cardiaque du patriarche et des connexions indirectes commencent à soulever des questions qui dérangent. Pour ne rien arranger, le fils prodigue est de retour et il a des comptes à régler.

Une famille comme les autres

Nous suivons donc les Hawthorne, de nouveaux riches qui ont eu leur dose de problèmes. L’ainé est parti vivre dans le Maine il y a 14 ans sans raison apparente et son jeune frère est un drogué. Au milieu, nous avons une politicienne en pleine campagne électorale et la femme d’un policier ambitieux. N’oublions pas la mère qui n’est pas en manque de secrets.

Forcément, en apparences, tout va bien pour tout le monde, mais American Gothic utilise les suspicions sur l’identité du tueur en série pour créer des problèmes. Il ne faut pas longtemps pour voir cette famille peu soudée commencer à s’effondrer.

On ne pouvait pas vraiment en attendre plus cela dit, en particulier quand tout semble si absurde.

Entre mystères et grand guignol

Dire qu’American Gothic a un problème de tonalité est probablement une manière de diminuer l’ampleur des dégâts. Dès le pilote, certaines notes de musique créaient une ambiance étrangement comique lors de moment qui avait clairement un potentiel dramatique.

Au bout d’une demi-saison, l’atmosphère générale du show est indéniablement inconsistante, mais l’impact est moindre dans le sens où il est évident que tout cela est, à un degré ou un autre, totalement volontaire. Les scénaristes ont beau aborder des sujets graves, ils veulent étonnamment que leur série reste légère et ils imposent cela sans se préoccuper du résultat final.

Le souci est que, contrairement à Twin Peaks par exemple, American Gothic ne va pas au bout de son approche créative. L’absurdité apparait bien souvent plus accidentelle qu’autre chose et, même quand l’écriture oriente clairement le décalage, ce n’est jamais pleinement assumé.

Qui est le tueur ?

Entre ce tragicomique déconcertant et les sous-intrigues à l’intérêt limité – comme la campagne électorale ou le gamin psychopathe –, on nous demande de nous plonger dans cette affaire de tueur en série. Pire, on voudrait nous faire croire que cela pourrait être n’importe qui, mais surtout l’antisocial Garret, parce qu’il est le suspect idéal.

Le problème est que les scénarios avançant en roue libre, la seule chose qui pourrait nous permettre de nous investir dans toute cette histoire se trouve être les personnages et non ce qui leur arrive. On doit alors compter sur les acteurs et ceux-ci doivent vraiment en faire beaucoup avec le peu qu’on leur donne. Le résultat est assez inégal, pour ne pas dire ridicule par moment.

En conclusion

Pour faire court, on pourrait dire qu’American Gothic souffre d’un sérieux problème de personnalité. La série évolue en recyclant mécaniquement les clichés d’un genre éculé et cherche à trouver sa voie avec un décalage qui n’est pas maitrisé. Le résultat pourrait être qualifié de curiosité intrigante, mais cela serait lui donner trop de crédits. De plus, quand on voit comment est utilisé le casting, le gaspillage est trop évident pour rester intrigué par quelques excentricités qui semblent être de plus en plus accidentelles.