L’Apocalypse a eu lieu dans American Horror Story. Le monde extérieur est néanmoins inexistant à ce jour, nous sommes coincés pour le moment à l’Outpost 3 où les survivants doivent maintenant subir une sorte d’interrogatoire réalisé par Michael Langdon qui doit déterminer si oui ou non ils méritent de survivre.
Cependant, Ryan Murphy et son équipe ne font pas grand-chose pour que l’on puisse avoir envie de voir quelqu’un de ce groupe tirer son épingle du jeu. Voulant prendre presque la forme d’une télé-réalité où le meilleur en sortira gagnant, l’histoire se tourne vers Gallant qui révèle ainsi la colère qui l’habite envers sa grand-mère.
Bien évidemment, Evan Peters est en grande forme et embrasse la personnalité aussi flamboyante qu’ordinaire du personnage pour donner une énergie aux scènes que la réalisation n’injecte pas. L’éclairage à la bougie ne nous plonge ni dans une ambiance oppressante ni intimiste. Nous naviguons juste dans un lieu mal éclairé.
L’Outpost 3 n’est donc pas un endroit où l’on pourrait avoir envie de rester, même pour avoir des frissons, vu que cet épisode d’American Horror Story peine encore à susciter une excitation palpable, une anxiété pour ce qui est à venir. Une pointe de curiosité nait néanmoins, aidée par la présence du Rubberman de la Murder House et le fait que les survivants s’opposent quelque peu aux règles — en couchant, forcément. Cela n’est pas suffisant pour rendre Tim et Emily intéressants par contre.
Il y a du sexe, mais également du sang présentement pour mieux nous signifier que les choses commencent à prendre un tournant. Cependant, cette histoire de fin du monde reste pour le moment assez brumeuse, aidée par le fait que Michael fait de l’exposition, mais ne délivre pas vraiment d’informations.
L’équipe créative joue bien entendu avec le spectateur. Après tout, on attend le retour des sorcières de Coven et qu’Apocalypse devienne cette saison cross-over que l’on nous a annoncée. Les éléments commencent à émerger, mais cela reste encore imprécis. L’arrivée de Michael aide à pousser les personnages dans leurs retranchements ou à perdre un peu plus pied avec la réalité. Après 18 mois enfermés, il est d’ailleurs étonnant que personne n’ait pété un câble — tout simplement — à ce stade.
En attendant, cet épisode d’American Horror Story joue de l’opposition générationnelle et cherche à mettre en perspective ce qu’un survivant peut apporter au-delà de la reproduction. L’épisode joue sur la nature même des personnages — de Gallant qui est gay à Venable et Mead pour nous révéler un secret de chacune.
L’arrivée de Michael se présente donc comme l’étincelle pour mettre le feu à l’Outpost 3. Les conflits émergent, trahisons et violences en découlent, mais rien d’extrême. À dire vrai, quasi rien qui n’aurait pu naitre en l’absence de Michael, même s’il participe à semer les graines et à rendre cet univers un peu plus étrange et mystérieux.