Vivien veut quitter la maison, mais découvre les problèmes financiers que Ben lui avait dissimulés. Ce dernier reçoit une nouvelle patiente qui est portée disparue peu de temps après.
1983. Constance tue son mari, incarné par Eric Close, après l’avoir surpris auprès d’une Moira non consentante dans le lit conjugal. À l’image de Larry Harvey, Constance est donc la meurtrière, bien qu’à ce stade, difficile de savoir exactement s’il y a une différence entre les tueurs et les victimes – bien que la femme de ménage semble officiellement être dans la seconde catégorie, tout du moins quand elle est sous les traits de Frances Conroy.
De nos jours, Moira a donc deux visages, et la visite du policier laisse pour le moment supposer que les hommes la voient jeune. N’en faisons pas non plus une règle, car il n’y a pas suffisamment de situations qui puissent laisser supposer que c’est ainsi que cela fonctionne. En tout cas, si la scène d’introduction explique la relation qui lie Constance à Moira, la suite de l’épisode tend à beaucoup plus brouiller les pistes, car les deux femmes semblent entretenir une relation de haine où chacune occupe une place différente, hantée par le passé, et avec surtout des obligations dont elles ne peuvent pas se libérer. Elles sont alors plus ou moins sous la coupe de la demeure – c’est en tout cas la conclusion à laquelle on peut arriver, bien que chacune appréhende le phénomène d’une façon différente.
Larry Harvey laisse en tout cas supposer que faire couler le sang pourrait bien jouer un rôle majeur, mais ce n’est pas non plus comme si on connaissait l’agenda précis du personnage, dont les sourires narquois ne sont pas là pour rassurer. Le retour de la première propriétaire dans les lieux rallonge la liste des morts qui trainent dans le coin pour des raisons mystérieuses.
Murder House fixe donc une date précise à l’histoire de la maison. Tout a commencé en 1922, selon le petit tour de l’horreur que fait Vivien, qui a découvert plus tôt les problèmes financiers de la famille. Elle ne souhaite donc que quitter les lieux, et l’épisode doit alors se charger de justifier pourquoi le couple ne plie pas immédiatement bagage. L’argent et le bébé sont alors les prétextes un peu forcés qui les empêchent de s’en aller. Il faut bien cela, car avec ce qui se déroule dans cet épisode, on peut se demander combien de temps il faudra à Ben pour penser qu’il est en train de perdre les pédales. Son esprit de psychiatre l’emmène vers des raisonnements logiques, mais entre les pertes de mémoire et le retour (temporaire) de sa maitresse, il y a de quoi avoir envie de fuir de nouveau. L’adultère de Ben est d’ailleurs présenté comme un écho à la situation de 1983, comme si son déroulement aurait pu avoir un impact sur Moira.
American Horror Story continue sans aucun doute à être particulièrement cryptique, et cet épisode, soutenu par les absences de Ben, tend d’ailleurs à replonger dans une certaine confusion, qui rend difficile de savoir exactement où l’intrigue est censée nous conduire. En fait, tout part un peu dans tous les sens, l’ensemble semblant vouloir nous dire quelque chose en continu, sans pour autant se montrer explicite. Il y a de fortes chances que l’épisode soit plus cohérent une fois la saison achevée, l’aspect brouillon à ce stade soutenant avant tout l’ambiance. En attendant, les questions s’accumulent autant que les morts.