Cette critique contient quelquees spoilers sur l’épisode. La suite est à vos risques et périls…
Le bain de sang commence officiellement dans American Horror Story : Roanoke. Après le changement de format dans le précédent épisode nous faisant passer du docudrama à de la télé-réalité, nous arrivons au moment où les morts s’empilent à la vitesse de l’éclair. Avec une saison 6 ne comprenant que 10 épisodes – au lieu des 13 habituels –, il n’y a pas la nécessité de trainer en longueur. Le « Butcher » peut prendre sa hache pour liquider du monde…
Audrey : I’m not American! I’m not used to all this carnage!
En pleine catastrophe, qu’est-ce qui pousse quelqu’un a continuer de filmer les évènements ? Une question à laquelle doit répondre la majorité des found footages et qui est en partie au cœur de ce chapitre 7.
American Horror Story : Roanoke a évolué pour se transformer en une sorte de critique sur notre obsession à l’image qui est tout simplement macabre ici. La saison ne s’arrête cependant pas qu’à ce besoin d’avoir les projecteurs sur soi en toutes circonstances, car l’équipe créative est bien déterminée à interroger sur le narratif. On ne cesse de nous pointer du doigt jusqu’où Sidney est capable d’aller pour des chiffres ; il n’y a rien de surprenant à ce que celui-ci pense avant tout à filmer plus qu’à aider quelqu’un qui va mal.
Reste qu’il est aussi question de manipulation. Comment un montage peut complètement modifier notre perception des évènements, un fait que Lee ne sait que trop bien. La sœur de Matt est déterminée à garder le contrôle de son histoire cette fois-ci, caméra à la main. Malgré cela, les scénaristes d’American Horror Story montrent bien que le voir de ses propres yeux ne suffit pas toujours.
Au milieu des multiples interrogations sur ce qui pousse les uns et les autres à filmer – chacun ayant ses raisons –, les cadavres s’empilent à une vitesse affolante. Il n’est pas trop surprenant que l’équipe technique (juste 3 membres ?) soit éliminée dès le départ. Pour une question de réalisme, il était important de se débarrasser d’eux au plus tôt.
American Horror Story : Roanoke ne mise pas sur ces phénomènes surnaturels pour inviter la mort. Loin de là même vu que la plupart sont tué par quelqu’un de bien vivant, payant le prix de leur luxure, de leur ambition, de leur dérive. Le contexte créé par Sidney nourrit tout simplement l’instabilité de ces personnages qui peuvent alors craquer. En tout cas, il a lui-même invité celle qui a causé sa perte – ce qui se révèle être une métaphore assez appropriée sur le genre de business dans lequel évoluait Sidney. Après tout, on peut voir Agnes comme sa création, cette dernière représentant parfaitement le genre d’idées qu’aime cultiver une personne comme Sidney.
Le scénario de ce chapitre 7 joue avec les éléments que l’on a découverts dans la première partie, les réinvitant pour nous les exposer sous un nouvel angle. L’ensemble se repose sur le concept que la vérité est souvent bien plus glauque que la fiction.
L’épisode prend quelques tournants prévisibles – un petit tour en forêt ne pouvait que nous conduire chez les Polk – mais ne craint pas non plus de se montrer abrupt pour mieux créer un sentiment d’imprévisibilité et pousser les protagonistes encore en vie dans leurs retranchements. Un brin de folie flotte donc clairement au-dessus de cette maison et ses environs.
Après avoir mis en place sa nouvelle situation, American Horror Story : Roanoke ne perd pas de temps au point qu’il ne reste plus que 5 participants à l’émission vivants à la fin de cet épisode. Les évènements s’enchainent, entre coups de hache, confessions peu glorieuses et une réalité qui les rattrape tous, et il n’y a aucune issue en vue. Avec encore 3 épisodes, il y a encore des têtes qui vont tomber et nous ne sommes pas à l’abri d’un tournant imprévisible avant la conclusion.