Le nouveau propriétaire de l’hôtel organise un petit défilé de mode durant lequel l’erratique Tristan Duffy attire l’œil de la Comtesse. Présente avec son père lors du spectacle, la jeune Scarlett s’aventure dans les recoins sombres de l’hôtel et y retrouve son frère.
Tout le concept d’American Horror Story ne peut fonctionner qu’à partir du moment où, chaque saison, on nous donne une raison de nous investir dans la nouvelle intrigue. L’une des principales carences du season premiere affecte justement cela, puisque l’on ne nous explique pas pourquoi nous devrions nous intéresser à cette galerie de personnages. Après tout, les scénaristes étaient eux-mêmes principalement préoccupés par créer l’ambiance.
D’ailleurs, d’une saison à l’autre, Ryan Murphy et Brad Falchuk paraissent toujours plus négliger volontairement la partie exposition, préférant nous montrer leur nouveau jouet à la place. Ce second épisode tend à quelque peu corriger le tir, mais de façon superficielle seulement. En fait, Chutes and Ladders part du principe que ce qui pourrait arriver à Donovan pourrait nous importer d’une manière ou d’une autre, alors qu’il a été présenté comme étant principalement là pour tourmenter sa mère pour le moment.
Sa crise de jalousie ou la manière dont il se fait traiter par la Comtesse captive peu, car il n’est qu’une coquille vide et le tragiquement vain Tristan Duffy (Finn Wittrock) qui est amené à le remplacer a déjà plus à nous offrir que lui. Oublions donc Donovan, ou même la Comtesse qui n’est qu’un concept né de la fascination populaire que Lady Gaga semble alimenter. Au lieu de cela, intéressons-nous à l’Hôtel Cortez.
Evan Peters fait alors son entrée et celle-ci est brillante. L’acteur s’éloigne drastiquement du type de personnages qu’il a joué jusqu’ici dans American Horror Story pour donner vie à James March, un tueur en série au style très Clark Gable. March a clairement été inspiré par H.H. Holmes, cet homme qui bâtit un hôtel pour piéger ses victimes, puisque c’est exactement de cette manière qu’il est introduit. La différence étant ici que l’histoire est marquée par un humour noir décapant. Peters livre une performance débridée qui rend ses apparitions étonnement réjouissantes.
Bien entendu, cela ne compense pas le fait que les protagonistes déjà présents peinent à susciter de l’intérêt durant le reste de l’épisode. Néanmoins, l’intrigue de John Lowe, de son fils disparu et du tueur qu’il traque gagne en consistance et parait posséder le nécessaire pour réussir à prochainement apporter aux habitants du Cortez la substance qui leur manque pour le moment. Du moins, si tout cela poursuit sa progression dans la direction tracée ici.
American Horror Story: Hotel va clairement demander de la persistance avant que l’on puisse déterminer si elle a quelque chose à dire ou non. Le risque étant que la réponse arrive trop tardivement, car avec des épisodes aussi longs, il est probable que certains perdent patience rapidement.
En attendant, Chutes and Ladders est définitivement plus solide que le season premiere en parvenant à injecter des idées qui ont le potentiel d’apporter plus qu’une excuse pour jouer avec le décor. Ici, le style ne fait clairement pas tout, même s’il serait facile de se laisser tromper si les acteurs étaient tous de haute volée, ce qui n’est malheureusement pas le cas.