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Séries Que vaut Animal Kingdom avec sa famille criminelle pas comme les autres ?

Que vaut Animal Kingdom avec sa famille criminelle pas comme les autres ?

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Animal Kingdom Saison 1 - Que vaut Animal Kingdom avec sa famille criminelle pas comme les autres ?

Adaptation du film australien du même nom, Animal Kingdom était l’une des nouveautés phares de l’été pour TNT qui tente de renouveler son offre en misant sur des séries moins légères.

L’histoire se centre sur Jay, un adolescent qui, suite à l’overdose de sa mère, fait connaissance avec la famille dont elle s’était éloignée. Des oncles accros à l’adrénaline et une grand-mère atypique qui tient d’une main de fer l’entreprise familiale de braquages… Si les Cody semblent être constamment sur le fil, l’arrivée de Jay pourrait bien tout remettre en question.

Notre belle famille

En même temps que Jay, Animal Kingdom nous fait donc découvrir la famille Cody. Une matriarche, Smurf (Ellen Barkin), qui joue sur tous les tableaux, tantôt mère castratrice, tantôt grand-mère gâteau, elle fascine autant qu’elle interpelle. Il faut dire que ses grands gaillards, il faut arriver à les tenir. Nous avons ainsi Craig (Ben Robson) et Deran (Jake Weary), les ados attardés armés, Pope (Shawn Hatosy) qui sort de prison et a de gros problèmes de confiance, et Baz (Scott Speedman), le fils « adoptif », le plus posé, mais aussi le plus cachottier.

Chacun à sa manière, les « tontons » vont tester le jeune Jay et celui-ci n’a absolument pas les réactions clichées qu’on aurait pu attendre de lui. Il est bon élève, mais il n’est pas pour autant un saint. Il est attiré par l’illégalité dans laquelle baigne sa famille, mais il prend le temps d’avoir du recul sur la situation. Il n’est jamais là où on l’attend et, au final, il sera peut-être le membre le plus insaisissable du clan Cody. Finn Cole (Peaky Blinders), sous ses traits poupons, arrive à donner à son personnage une aura particulière. Autour de lui les éléments semblent comme suspendus, lorsque les autres ont l’air constamment dans l’agitation. Il y a quelque chose d’hypnotique et d’inattendu pour un adolescent.

Animal Kingdom Saison 1 b - Que vaut Animal Kingdom avec sa famille criminelle pas comme les autres ?

Sous les palmiers, la crasse

Animal Kingdom se déroule en Californie, sans qu’on sache exactement où. On y retrouve les palmiers, l’océan et cette luminosité extraordinaire. Mais on reste bien loin des fastes d’Hollywood et des autres clichés qu’on associe habituellement sur cette région. Si la violence californienne a déjà été abordée, notamment dans une série comme Ray Donovan, ici on a quelque chose de bien moins bling-bling et de plus « sale » – mais pas au point de The Shield tout de même. C’est une ambiance qui met aussi en avant l’adrénaline et les sports extrêmes, comme un clin d’œil à Point Break dans lequel on retrouvait déjà cette atmosphère.

Ici pas de stars de cinéma, mais tout autant de désillusions et de destins ratés, comme si le soleil n’était finalement qu’une maigre consolation. Ce qui contraste d’autant plus avec la vie que peuvent mener les Cody. Comme une menace de ce que pourrait être leur quotidien si Smurf ne veillait pas sur eux.

La Californie offre aussi l’échappatoire mexicaine, les secrets de l’autre côté de la frontière et les risques du voyage. Au final, bien plus qu’un décor, on a là un personnage à part entière.

Un rythme qui peut paraître déconcertant

La première partie de saison sert principalement à planter le décor. On nous présente les personnages, quasiment un par un, avec toute leur ambiguïté et cet aspect borderline auquel aucun n’échappe. Il semblerait presque qu’ils soient tous dangereux les uns pour les autres.

Si on n’accroche pas à l’ambiance d’Animal Kingdom, ce manque de réelle action peut perturber ou décourager, car ce n’est finalement que sur les 4-5 derniers épisodes que tout va s’accélérer et s’enchaîner à un rythme haletant, nous projetant de rebondissements en rebondissements, sans qu’on ait vu les choses venir.

Cette construction de la saison fait d’ailleurs penser à ce qu’on peut retrouver dans les productions Netflix où la mise en place prend beaucoup plus de temps que pour le schéma classique auquel on est habitués. Il faut dire que le but de la série était d’adapter un film de 2h en 10 épisodes de 50 minutes sans donner l’impression qu’on a dilué l’histoire.

Pour moi le pari a été réussi puisque cet été, j’aurai autant apprécié traîner au bord de la piscine des Cody que me laisser embarquer avec eux dans une course effrénée dont personne ne ressort indemne. Maintenant qu’ils vont être libérés du matériel de base, il ne reste plus qu’à voir ce que les scénaristes nous proposeront l’été prochain pour la seconde saison.