Laurel intente un procès contre le millionnaire Marc Summers qui devient aussi l’une des cibles d’Oliver pour faire affaire avec la triade chinoise et être responsable d’un meurtre. Moira aimerait que son fils prenne la place qui lui revient de droit dans l’entreprise familiale, mais pour respecter les vœux de son père, Oliver doit refuser.
Après avoir passé 5 ans « seul » sur une île, il apparait normal qu’Oliver Queen a besoin d’un temps d’adaptation pour totalement retrouver ses marques auprès des siens. Sûrement conscients d’avoir évincé la question dans le premier épisode d’Arrow, Greg Berlanti, Marc Guggenheim et Andrew Kreisberg reviennent dessus de façon un peu maladroite, mais plus satisfaisante que prévu. Ils utilisent alors les choix faits par Oliver pour respecter les derniers vœux de son père pour expliciter son comportement et ses décisions.
Avant cela, le fils prodigue peine à trouver un équilibre entre l’homme qu’il était, ce qu’il est devenu et ce qu’on attend de lui – tout cela, après une semaine. Son entourage lui laisse assez peu de place pour respirer au vu de ce qu’il vient de vivre et lui demande de s’ouvrir et de prendre ses responsabilités assez rapidement. Il y a de quoi être irrité et Oliver aura tendance à faire preuve par moment d’un certain manque de civilité plutôt légitime. Le personnage – et son interprète – trouve doucement ses marques, du moins en tant qu’Oliver ; quand il est Green Arrow (qui n’est pas encore appelé ainsi), il est sûr de lui et n’hésite pas à agir.
Ce second épisode d’Arrow offre alors une nouvelle fois des scènes d’actions efficaces à l’aide d’une intrigue qui nous introduit à une tueuse de la Triade, China White, incarnée par Kelly Hu. L’orchestration repose sur des ficelles plus que classiques et il s’agit plus ou moins d’affirmer la mission de Queen hérité de son père et d’illustrer ce dont il est capable. Cela crée un certain manichéisme ambiant, avec la famille Lance posée comme les représentants de la justice qui tentent de faire le bien, ceux qu’ils combattent et finalement le nouveau justicier de la ville. Pour le moment, sa place se veut plus ambiguë à l’aide des lignes de dialogues prononcés par le détective Quentin Lance.
Si Laurel est utilisée comme une commodité pour introduire l’homme à abattre de l’épisode, le scénario va réussir à exploiter le contexte pour se pencher sur la relation entre l’avocat et son ancien petit ami et la rendre plus crédible. Les scènes qu’ils partagent aident à légitimer leur histoire commune – qu’il s’agisse du bon comme du mauvais. La mise en danger de Laurel offre aussi l’opportunité à Diggle, le garde du corps, de démontrer réellement ce qu’il vaut. C’était important pour la crédibilité du personnage, surtout après qu’Oliver lui file encore une fois entre les pattes au début. Diggle est loin d’être aveugle et il s’impose autant sans conteste comme un membre fiable de l’entourage du héros. En tout cas, sa dynamique avec Queen est l’une des plus efficaces dans la série à ce stade, les deux acteurs fonctionnant d’ailleurs très bien ensemble.
Ce second épisode d’Arrow profite aussi d’une meilleure intégration des scènes de flashbacks qui nous révèle progressivement ce qui s’est passé sur l’île. Nous avons ainsi le droit à une histoire peu fouillée, mais qui offre alors des opportunités pour développer de façon plus concrète les relations entre les personnages. De même, cela permet de mieux poser les convictions et la mission du héros. Honor Thy Father renforce assez bien les bases de la série.