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Les Contes du Disque-monde : Il faut sauver le Hogfather

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PeakTV - Les Contes du Disque-monde : Il faut sauver le Hogfather À l’ère du Peak TV, Critictoo se lance dans un challenge « 52 semaines, 52 séries » en proposant une fois par semaine un retour sur une série terminée.

Qu’est-ce que le Disque-monde ? C’est un monde plat et circulaire soutenu par quatre éléphants, eux-mêmes juchés sur la carapace de la Grande A’Tuin, tortue gigantesque naviguant lentement dans le cosmos. C’est le nom donné à l’univers créé par Terry Pratchett sur lequel on célèbre Hogswatch, l’équivalent de Noël chez nous.

C’est donc cette fête qui se trouve au centre de Les Contes du Disque-monde – de son titre original Terry Pratchett’s Hogfather – adaptation du vingtième roman du Discworld réalisé pour Sky One en 2006. Se composant de deux épisodes (chaque partie durant 1h30), celle-ci nous ramène la veille d’Hogswatch où un calme étrange règne…

Il y a de la neige, des oiseaux, des arbres recouverts de décorations, mais il manque ce fameux bonhomme avec une barbe et un costume rouge qui délivre les cadeaux. Où est le Hogfather ?! Il revient à la Mort d’endosser ce rôle pour propager la magie dans ce monde, tandis que sa petite-fille Susan enquête pour découvrir ce qui lui est arrivé avant qu’il ne soit trop tard. La réalité même en dépend…

Les deux parties de Hogfather donnent vie avec un certain succès aux personnages du roman, avec naturellement en tête la Mort avec la voix de l’excellent Ian Richardson et Susan, incarnée par Michelle Dockery avant Downton Abbey. Ils sont les moteurs d’un récit qui met en valeur la force des croyances, le besoin particulier de l’être humain de croire dans les petites choses pour, plus tard, parvenir à croire dans les plus grandes. Derrière la fantasy se cache une réflexion fascinante sur les convictions humaines où le Hogfather et la Fée des Dents jouent un rôle primordial.

L’univers du Disque-Monde est alors honorablement mis en valeur, les décors et les costumes étant majoritairement convaincants, même lorsqu’ils sont un peu ridicules, et les répliques font la plupart du temps mouche. Bien que certaines limites budgétaires soient bien visibles dans certains décors et effets visuels, cela n’est pas véritablement un obstacle en soi à l’appréciation générale de l’œuvre, soutenue avant tout par sa solide distribution et son riche univers. Posséder une familiarité avec l’œuvre reste présentement un plus non négligeable, avant tout pour les éléments plus tangentiels à l’histoire qui peuvent apparaitre purement inutiles, sentiment pouvant être accentué par le manque général de fluidité.

Car si Les Contes du Disque-monde est un portage à l’écran plus que respectueux de son œuvre d’origine, cela se transforme par moment en un simple enchainement de scènes. On passe d’un personnage à un autre avec un manque de liant visible, et cette absence de naturel casse régulièrement le rythme. Le sentiment est amplifié par le fait que le récit tend à s’éterniser à l’occasion – comme au Tooth Fairy Castle – là où d’autres scènes sont vite expédiées et manquent d’approfondissements. Et pour ne rien arranger, les scènes d’exposition ou avec dialogues explicatifs peinent à véritablement prendre vie, ce qui fait que l’on a l’impression que l’on est en train de nous expliciter l’histoire plus que cela est nécessaire.

Au final, Les Contes du Disque-Monde est une œuvre qui a de quoi séduire les lecteurs de Terry Pratchett grâce à un portage assez fidèle, mais qui ne parvient pas à vraiment faire souffler le vent de magie sur l’ensemble. Elle souffre d’un manque de dynamisme notable qui affecte l’immersion dans l’histoire, malgré d’excellents personnages. On obtient une œuvre possédant de bonnes intentions, mais plus que perfectible.