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Séries Barry Saison 1 : Les comiques de la mort

Barry Saison 1 : Les comiques de la mort

Barry Saison 1 - Barry Saison 1 : Les comiques de la mort

Dans la droite lignée de ses dramédies (ou tragicomédies, nouveau terme, paraît-il), HBO a lancé Barry, créée et interprétée par Bill Hadler et épaulée d’Alec Berg. Dans cette comédie noire dans la première saison se compose de huit épisodes, nous suivons Barry, ex-Marine et maintenant tueur à gages insatisfait de la vie qu’il mène, alors qu’il trouve refuge (figurativement et littéralement) dans un cours de théâtre qui va changer ses perspectives d’avenir.

Tuer n’est pas une partie de plaisir pour Barry, mais un moyen de survie qui l’a placé dans un engrenage dont il ne peut sortir. Entre ses employeurs et un groupe tchétchène, il est pris dans une spirale de violence à laquelle il n’a pas d’autre choix que de participer. Enrôlé par Fuches (l’excellent Stephen Root), il est l’homme de l’ombre qui ne supporte pas (plus) ce qu’il est devenu et tente de se défaire de cette influence sur sa vie. Tout au long de la saison, la série déroule alors le récit linéaire, mais étrangement prenant, d’une émancipation par la découverte d’une passion, la comédie.

Entre en jeu alors la troupe de théâtre menée par Gene (Henry Winkler) et qui introduit Barry au microcosme hollywoodien. Grâce à ces apprentis acteurs qu’il va côtoyer, le tueur à gages va pouvoir enfin envisager une autre voie que le meurtre pour trouver un sens à sa vie. Shakespeare entre autres va s’inviter pour faire naître une vocation dans laquelle il n’est pas particulièrement bon, mais qui va trouver assez d’écho en lui pour qu’il cherche un changement. Il faudra alors peu de temps pour que ses deux mondes se confrontent, mettant en danger cette nouvelle vie si alléchante.

Le principal problème de cette première saison est le manque d’investissement dans les personnages secondaires. Si Gene peut se révéler intéressant par son excentricité, Sally (Sarah Goldberg) — une des actrices du groupe et un intérêt romantique pour Barry — énerve rapidement, son égocentrisme n’étant pas assez compensé par son insécurité ou son manque de confiance en elle. Le reste des personnages gravite autour sans prendre réellement forme et c’est bien dommage tant Barry profiterait d’avoir plus de matière, surtout quand elle veut donner un sentiment de danger. Qui en a quelque chose à faire quand un de ses collègues découvre sa réelle identité et est sacrifié pour cela ?

La maîtrise de l’arc narratif (et surtout introductif) de ces premiers épisodes n’est pas à remettre en cause, mais aurait pu faire avec plus d’étoffe. Barry souffre du syndrome de la dramédie au ton déjà installé et au personnage mal dans sa vie avec lequel on a déjà des habitudes. En somme rien de nouveau sous le soleil californien, si ce n’est son contexte où les faux-semblants peuvent prendre une autre profondeur.

Quand la saison arrive à son terme, il est clair que ce n’est que la fin du premier acte, celui qui a présenté tous les acteurs de cette pantomime et tente maintenant de renverser la vapeur. On fait un léger bond dans le temps, après une dernière mission qui libère Barry de ses chaînes et il peut désormais envisager un autre avenir, dans le théâtre et avec Sally. Son jeu de dupes mène néanmoins à un point de non-retour qui doit être dépassé, tragiquement. La suite, peut-être prévisible, en devient un peu plus excitante.

Qu’est-ce qui empêche Barry de transformer totalement l’essai avec cette première saison ? Au final, peu de choses : avec des personnages plus dessinés, une collusion des deux mondes moins monotone, la série peut devenir un divertissement presque au sens philosophique du terme. Il faut alors qu’en saison 2, elle réussisse à donner plus de chair au monde dans lequel le tueur est entré pour que le plaisir et le danger en soient plus présents.

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