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The Old Shows - Saisons précédentes Autres Pays Being Erica : Strange Therapy

Being Erica : Strange Therapy

being erica - Being Erica : Strange Therapy

À 32 ans, Erica Strange traverse une crise existentielle qui l’amène dans le bureau du Docteur Tom pour une thérapie particulière. À partir d’une liste de regrets qu’elle a établie, il la renvoie dans le passé pour qu’elle apprenne de ses erreurs et progresse dans le présent.

Lancée en 2009 sur la chaîne canadienne CBC, Being Erica (Les vies rêvées d’Erica Strange en VF) vient de s’achever au terme de quatre saisons riches en émotion. Cette création de Jana Sinyor, scénariste sur Degrassi, tournée et se déroulant à Toronto, s’adresse avant tout aux femmes et en particulier aux trentenaires.

Mais, point de propos de célibattantes en lutte contre sa cellulite et en mal de prince charmant ! Erica Strange c’est l’anti Bridget Jones. Juste une jeune femme de son temps au passé familial encombrant (un divorce parental, la mort d’un frère aîné) que la somme de ses mauvais choix a conduite à une impasse. À 32 ans, elle n’a pas de job, pas de mec, pas l’ombre d’un projet, uniquement des regrets qui l’empêchent de passer au stade suivant de son existence.

Being Erica choisit donc une approche terriblement réaliste dans la description de ce mal-être que la créatrice va coupler avec un élément fantastique, le voyage dans le temps. Décision dangereuse sur le papier, mais qui à l’écran, va se révéler payante grâce à une écriture très fine et la parfaite interprétation d’Erin Karpluk (Life Unexpected) qui EST Erica.

L’identification et l’attachement pour ce personnage n’en sont que plus faciles au cours de ces quatre saisons. Quel que soit le téléspectateur, il va trouver en Erica la meilleure amie, la sœur, la petite amie, la fille… qu’il voudrait avoir à ses côtés. Une fille loin d’être parfaite, mais authentique, spontanée, cultivée et drôle.

Clairement pensée pour une durée de quatre ans, la série va s’organiser autour des étapes de la thérapie d’Erica. Années 1 et 2 : retour sur des événements le plus souvent douloureux dont la mort de Léo, les problèmes affectifs de l’héroïne, son amour latent pour son meilleur ami Ethan, son intérêt pour le musicien Kaï ou le beau Josh et son nouveau travail d’assistante de l’insupportable Julianne. Année 3 : on passe à la vitesse supérieure avec une thérapie de groupe assez mal gérée qui a toutefois l’intérêt de faire entrer dans la vie d’Erica un nouvel homme, Adam. Année 4 ou année de la « guérison » et du renouveau : Erica est elle-même un docteur en formation et est prête à embrasser sa destinée.

Finalement, on ne saura jamais ce qui se cache derrière cette mystérieuse organisation de « thérapeutes du temps », mais l’intérêt n’est pas là. En quatre saisons, Being Erica aura su exploiter avec panache le potentiel de tous les personnages aussi secondaires soient-ils, leur offrant une évolution salvatrice tels que Julianne et Brent, les collègues d’Erica. La série nous aura aussi entraînés via une bande-son adéquate dans un passé qui est également le nôtre. Et chose très rare, le show peut se targuer d’être le plus gay friendly de l’histoire de la télé avec toute une galerie de personnages homosexuels complémentaires à l’hétérosexualité de l’héroïne.

Passée relativement inaperçue même chez le peuple des sériephiles, Being Erica est pourtant une série qui gagne à être connue, une petite pépite bien plus profonde qu’il n’y paraît, un portrait juste et émouvant d’une héroïne de son temps. L’histoire d’une difficile quête du bonheur comme on aimerait tous en vivre une.