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Benched, une série avec une finesse inattendue

Benched serie avec eliza coupe - Benched, une série avec une finesse inattendue

À la suite d’une crise de nerfs aussi publique que néfaste pour sa carrière, Nina Whitley se retrouve à devoir travailler comme avocate commise d’office. Elle va dès lors réaliser que le monde dans lequel elle pensait vivre est très éloigné de la réalité.

Série créée par Michaela Watkins et Damon Jones, Benched commence avec un pilote qui débroussaille la situation initiale pour rapidement nous plonger dans le monde des avocats commis d’office en compagnie de Nina, incarnée par Eliza Coupe.

Cette dernière campe donc une avocate qui avait l’habitude de tout voir de son point de vue et de mener une vie plus que superficielle. En pénétrant dans autre monde judiciaire, elle met un peu de temps à s’adapter, mais elle va progressivement s’habituer à son environnement et ainsi devenir une meilleure personne, plus concernée par les autres et par son travail.

Benched trouve alors sa voix en compagnie de Nina, mais aussi de Phil. Interprété par Jay Harrington, cet avocat abonné aux blagues douteuses avec un caractère je-m’en-foutiste évolue sous la plume des scénaristes vers un homme plus courageux, plus responsable et en deux mots : plus mature.

Un parallèle intéressant émerge entre l’évolution des deux protagonistes et celle de la série en elle-même. L’équipe créative réussit à doter le show d’une vraie personnalité, saisissant l’opportunité que leur offre le monde des avocats commis d’office pour se distinguer. Elle affirme alors que ce ne sont pas les gens qui sont cassés, mais bel et bien le système. Au fil des épisodes, la plume s’affine, le propos s’aiguise et la dénonciation prend de la valeur.

Phil et Nina en bénéficieront tout au long de cette saison, à travers le développement d’un inévitable, mais maitrisé « Will they/won’t they ? ». Benched se montre de nouveau plus intelligente qu’on ne pouvait l’attendre en développant une véritable amitié entre les deux avocats, ce qui donne à la décision de se lancer dans une romance bien plus de poids. Désormais, ils ont quelque chose à perdre et cet enjeu rend leur relation à la fois crédible et émotionnellement réussie. La fin de saison est du même acabit, permettant de constater le chemin parcouru par tous les personnages de Benched depuis le pilote.

Aux côtés de Phil et Nina, les personnages secondaires profitent du temps d’antenne qui leur est imparti pour s’affirmer comme davantage que de simples faire-valoir. Ils incarnent tous des personnes qui ont appris, chacun à leur manière, à relativiser la dureté du monde dans lequel ils évoluent. Ce dernier n’a pas seulement altéré leur vision de la vie, il a aussi, et surtout, modifié leurs ambitions.

Dans la peau de Carlos, Oscar Nuñez fait des merveilles qui aident à élever son personnage au-dessus de son rôle de simple rouage comique et ami de Phil. Cheryl (Maria Bamford) et Boring Larry (Peter Spruyt) sont quant à eux les doux dingues du bureau qui semblent évoluer sur leur propre planète. Si elle n’a pas eu grand-chose à faire (excepté lors de l’épisode 8), Micah (Jolene Purdy) est la plus avocate de toutes – sérieuse, appliquée et encore pleine d’illusions. Ancien petit ami de Nina et opposant professionnel, Trent (Carter MacIntyre) se révèle être plus que l’homme arriviste et ambitieux qu’il semblait être au début et s’affirme comme un personnage plutôt complexe.

Enfin, de Mehcad Brooks (Necessary Roughness) à Jim Rash et Yvette Nicole Brown pour ceux en manque de Community ou encore Glen « Big Baby » Davis pour un caméo qui ravira les fans de basket, Benched a su très bien choisir ses guest stars.

Benched est donc une série qui a mis un peu de temps à démarrer, mais qui a ensuite été un quasi sans faute. Les scénaristes sont passés du show que portait Eliza Coupe sur ses épaules à une critique de la société dotée d’une profondeur inattendue. Son annulation par la chaîne, faute d’audiences suffisantes, est dès lors une déception. Il n’en reste pas moins que Benched mérite d’être regardée, rien que pour une fois avoir une série d’avocats qui change de celles que l’on voit habituellement.

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