Après avoir découvert la vérité sur Chuck, Jimmy décide de s’éloigner la ville. De retour à Chicago, 10 ans après l’avoir quitté avec son frère, il retourne dans son ancien bar où il retrouve son vieil ami Marco. Il ne leur faut pas longtemps pour reprendre leurs habitudes.
Pour terminer sa première saison, Better Call Saul offre un retour aux sources à Jimmy. Changement de décors donc, après une longue tirade mettant en avant les frustrations de l’avocat pas encore véreux. Ce qui suit est un détour devant nous entrainer à une conclusion terriblement évidente et très attendue.
Il n’a pas fallu longtemps pour comprendre qu’il n’a jamais été question d’assister à la naissance de Saul Goodman en seulement 10 épisodes. Malgré cela, Peter Gould et Vince Gilligan ont visiblement développé cette première saison pour bien préparer le terrain. Jimmy McGill a tout fait pour satisfaire son frère, devenir une bonne personne et un avocat émérite, mais cela ne suffisait pas. Il n’a pas cessé de voir ses efforts anéantis et la finalité était clairement de nous montrer jusqu’où il pouvait aller et quel serait l’élément déclencheur qui le poussera dans la direction de Walter White. La réponse a été donnée dans l’avant-dernier épisode, mais ce season finale – intitulé Marco – encourage Jimmy à en prendre conscience.
Malheureusement, le processus tire quelque peu en longueur. Si Peter Gould parvient dans le dernier acte à brillamment jouer une fois plus avec l’idée que Jimmy pouvait rester dans le droit chemin, en dépit du fait que l’on sait que cela ne se produira pas, ce qui précède est donc un détour un peu trop long qui fait suite à une introduction qui a pris son temps.
En dépit de cela, il est pertinent de voir la relation entre Jimmy et son ami arnaqueur Marco arriver à une fin qui donne un réel poids aux flashbacks disséminés dans cette première saison. Le duo n’était pas en soi très intéressant, mais ce qu’il symbolise dans la vie de l’avocat est important et on ne peut apprécier totalement cela qu’une fois que l’on découvre comment leur aventure se termine.
Dans ce sens, Marco est un épisode qui parvient à délivrer une conclusion satisfaisante, autant pour les arnaqueurs que les avocats, mais surtout pour cette première saison dans sa globalité. Certains éléments de l’histoire ont ressemblé à des digressions au milieu de nombreux moments de génie. Le tout était au bout du compte irrégulier, en particulier dans le traitement des personnages secondaires. La participation de Mike en étant l’illustration parfaite, car l’ex-flic a été sous-employé avant d’être en position pour voler la vedette, puis d’être remis au second plan – ce qui est frustrant à ce niveau. Cela confirme surtout que cette saison 1 de Better Call Saul n’était qu’un prélude et on ne peut qu’espérer que ses passages les plus inspirés n’étaient qu’un aperçu de ce qui est à venir maintenant que Jimmy a ouvert les yeux sur la direction que sa carrière doit suivre.
Au bout du compte, on peut résumer ce season finale à l’émancipation de Jimmy. Il regagne sa liberté en revenant à son point de départ pour mieux prendre la mesure de sa dérive. Son but était de devenir Chuck et il finit par comprendre que cette voie n’est pas la sienne et que son frère n’est pas le modèle qu’il doit suivre. À dire vrai, Jimmy vaut certainement plus que Chuck à ce stade.
La conclusion de Marco est donc parfaite, dans un épisode qui est loin de l’être, en dépit de ses mérites. Better Call Saul arrive au niveau où l’histoire de Saul Goodman commence à prendre vraiment forme et cela donne réellement envie de voir la suite sans tarder. Il faudra cependant attendre 2016 pour découvrir la saison 2.