Jimmy et Chuck sont dépassés par la paperasse liée à l’affaire Sandpiper Crossing, ils ont dès lors besoin de soutien et ils se tournent vers Hamlin, Hamlin & McGill. Mike reçoit une offre de travail et se retrouve à protéger un dénommé Price dans une histoire de vente de drogues.
Il y a quelque chose d’inéluctable dans Better Call Saul qui rend l’évolution de l’intrigue par moment trop prévisible. Néanmoins, comme cet épisode – intitulé Pimento – le prouve une fois de plus, ce n’est pas véritablement dans la tournure prise par les évènements que la série trouve son réel intérêt.
Jimmy est ainsi destiné à devenir Saul et, pour y arriver, il faut qu’il parvienne à arrêter de fuir Slipping Jimmy en essayant d’obtenir l’aval de Chuck. Concrètement, il a besoin de prendre conscience de son propre potentiel. L’affaire Sandpiper Crossing lui permet de faire un pas de plus dans cette direction en le poussant à faire face à une évidence à propos de son frère qu’il refusait jusque là d’accepter.
Pimento se propose surtout de parler de légitimité et, si Jimmy finit par douloureusement réaliser que la sienne est plus que remise en question par ses pairs, on peut compter sur Mike pour être celui qui force les autres à se questionner à ce sujet. Comme l’avocat pas encore véreux, l’ancien flic franchit une étape de plus sur cette voie qui le mènera vers l’homme que l’on apprendra à connaitre dans Breaking Bad. Sa porte d’entrée dans le milieu criminel d’Albuquerque n’est pas nécessairement celle que l’on pouvait imaginer, même s’il ne fait aucun doute que « Saul » tiendra un rôle important dans le processus un peu plus tard, mais cela n’est pas pour autant déroutant.
Il faut dire que, peu importe la situation, quand Mike entre en jeu, il prend le contrôle. Le stoïcisme de Jonathan Banks fait simplement des miracles, même si on a atteint un niveau où les scénaristes ne peuvent pas s’empêcher de jouer avec pour créer un décalage qui vire par moment à la comédie.
Dans le cas présent, cela s’avère être un complément parfait pour cet épisode où Jimmy n’a pas véritablement l’espace pour laisser son humour naturel faire des étincelles. D’un autre côté, il était clairement question de faire monter la tension dramatique pour bien préparer le terrain pour le dernier épisode de la saison. C’est d’ailleurs là que les mots de Mike trouvent une résonance particulière, car il a beau parler à son client, il semble s’adresser directement à Jimmy quand il explique qu’il doit choisir s’il veut être une bonne ou une mauvaise personne, et que c’est le moment de prendre une décision, puisqu’il ne sera pas possible de faire marche arrière.
Ce que Jimmy décidera dans le season finale tracera définitivement la route qu’il suivra par la suite. Une fois de plus avec Better Call Saul, la destination n’est pas ce qui prime et Pimento le rappelle amplement en exploitant avec doigté une partie de ce qui a contribué à modeler l’homme qui deviendra Saul.