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Séries Big Little Lies : La vie (presque) parfaite de Monterey (Pilote)

Big Little Lies : La vie (presque) parfaite de Monterey (Pilote)

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Une vue sur l’océan. Une maison de rêve. Un verre du meilleur vin (on suppose). La vie à Monterey a un doux parfum de perfection derrière lequel se dissimulent bien évidemment une insatisfaction classique, des jalousies, de la rivalité et un meurtre.

Adaptation du roman à succès de Liane Moriarty signé David E. Kelley, Big Little Lies est la dernière luxueuse minisérie de la chaine HBO. Casting 5 étoiles avec Reese Witherspoon et Nicole Kidman en tête, décor somptueux pour un récit qui nous entraine dans cette classe aisée qu’aime tant mettre à l’épreuve la télévision et une bonne dose de conflits et d’anxiété pour briser l’image romancée de la vie parfaite.

La formule est bien établie à plus d’un égard, surtout que Big Little Lies se présente comme une sorte de croisement entre True Detective et Desperate Housewives. Une touche de mystère est présente à travers la perspective d’un meurtre. À coup d’interrogatoire par la police et de flashbacks, Big Little Lies nous dit que quelque chose a mal tourné et cherche alors à revenir à la source. À quel moment cela a-t-il dérapé au point que quelqu’un en perde la vie ?

Le premier épisode n’est pas tant un jeu de pistes qu’une accumulation d’informations et de détails sur ces personnages phares pour laisser alors notre imagination s’affoler et émettre multiples suppositions. Pour cela, Big Little Lies vogue entre une possible critique sociale sur les privilégiés et un récit plus soapesque. Les maisons sont belles, mais dissimulent de la noirceur.

L’exercice est un peu trop facile, pourrait-on dire. L’approche narrative se veut donc accrocheuse en tirant sur une curiosité qui ne peut que naitre dans un tel contexte. Facile, donc, mais qui parvient à fonctionner à son échelle.

Cela est aidé avant tout par le casting, Reese Witherspoon en tête qui domine l’écran dans la peau de Madeline Martha Mackenzie, mère de famille entièrement défini par ce rôle et qui, en voyant ses enfants grandir, doit se confronter à ce que cela signifie pour elle en tant qu’individu. À ses côtés, Nicole Kidman est Celeste, femme à la beauté mélancolique, tandis que Laura Dern incarne une sorte de rivale à Madeline, dont la réussite professionnelle entre en collision avec son rôle de mère.

Reste que Big Little Lies utilise Jane Chapman — incarnée par Shailene Woodley — pour nous introduire dans cet univers sélectif. La jeune mère de famille n’a pas vraiment sa place dans cet environnement, participant ainsi à maintenir une sorte de distance qu’il est difficile à oublier.

Chacune incarne donc une vision féminine spécifique, l’ensemble s’attelant à la fois à nous présenter l’image que ses femmes doivent renvoyer au monde et ce qui potentiellement se cache derrière. Les présentations se font alors avec un manque de surprise évident, cela étant clairement gardé pour plus tard – du moins, on peut le supposer. La question (n’ayant pas lu le livre) est de savoir si le meurtre en lui-même peut véritablement permettre à Big Little Lies de porter un regard acéré sur ces rapports féminins et sur les conflits sociaux qui en découlent.

Si l’introduction de David E. Kelley – qui signe l’adaptation – utilise les ficelles narratives classiques à un tel récit et un brin formaté, celle-ci repose de toute façon sur les belles images de Jean Marc Vallée et son prestigieux casting pour accrocher. Et là-dessus, cela fonctionne.

Big Little Lies est diffusée en France sur OCS City ce lundi 22 février à partir de 20h55 sur OCS City.