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Séries Bitten : Une série qui montre les crocs

Bitten : Une série qui montre les crocs

bitten serie canadienne - Bitten : Une série qui montre les crocs

Proposée par la chaine canadienne Space entre 2014 et 2016, les trois saisons de Bitten sont disponibles en France sur Netflix. Si la série fantastique n’a pas déchaîné les foules lors de sa diffusion, elle présentait néanmoins de l’originalité dans un domaine déjà largement abordé : le mythe du loup-garou…

La Bitlit, du papier à l’écran

Les romans de bitlit (intégration à notre univers moderne de créatures fantastiques, telles que vampires, sorciers et autres loups-garous) sont très à la mode ces dernières années et les sagas fleurissent dans les librairies. Manne d’inspiration pour les producteurs de cinéma et séries, la bitlit montre ses dents à l’écran depuis quelques années (et tout particulièrement depuis Twilight). Les Canadiens ont donc décidé de se lancer eux aussi dans le créneau en adaptant une saga bien de chez eux au succès international, Femmes de l’Autremonde de Kelley Amstrong.

Bitten se centre sur Elena, une belle photographe de Toronto qui, alors qu’elle est sur le point de se marier, va être rattrapée par son passé : Elena est un loup-garou a fui sa meute, mais a néanmoins des obligations envers elle. Elle doit retourner à Stoneheaven pour la défendre contre ses ennemis.

Bitten se veut plus adulte que The Vampire Diaries, mais plus classique que True Blood. D’ailleurs, comme la série d’Alan Ball, Bitten est plus dans les codes du genre avec une héroïne badass malgré elle, des choix sentimentaux à faire et le potentiel érotico-animal que semblent avoir ce genre d’histoires.

Une mythologie intéressante

Le principal intérêt de Bitten est sa mythologie. En effet, le monde des loups-garous, en plus d’être totalement secret, a ses propres codes. D’abord il n’y a pas de femmes. Elles ne supportent pas la transformation et meurent avant. Elena est la seule qui ait réussi pour des raisons que nul ne comprend.

La meute possède une hiérarchie stricte et patriarcale, avec un Alpha qui a tous les pouvoirs, ses lieutenants de pères en fils et les cabots, les sous-fifres, ceux qui ont été transformés après morsure. Le tout réparti par zones géographiques.

En miroir, les femmes ne sont pas dépourvues de pouvoir puisqu’il existe en parallèle une communauté de sorcières, exclusivement féminine, et qui fait de son mieux pour ne pas avoir à croiser les premiers. Sous aucun prétexte, les humains ne doivent apprendre l’existence des uns comme des autres.

Avec sa mythologie originale dans un genre déjà bien ratissé, Bitten possède un univers riche qui se repose sur des classiques  pour ne pas partir dans tous les sens et perdre le spectateur en route.

Bitten Saison 3 - Bitten : Une série qui montre les crocs

Un guilty pleasure qui a du mordant

À partir du moment où l’on adhère au genre, Bitten devient un chouette guilty pleasure. Si certains acteurs manquent un peu de charisme (notamment Greg Bryk qui joue Jeremy, l’Alpha de la meute d’Amérique du Nord dont dépend Elena), les personnages sont néanmoins attachants. Un critère indispensable dans une série qui crée des rebondissements en tuant certains protagonistes que l’on pensait principaux.

Outre les choix de vie que va devoir faire Elena, les dissensions politiques au sein des meutes et les luttes de pouvoir pimentent le récit en donnant le jour à des alliances, des trahisons et à de très nombreux combats.

Le “plaisir des yeux” n’est pas oublié. Les acteurs ont tous une plastique parfaite, Laura Vandervoort en tête, et entre les scènes de sexe et les scènes de transformations, la nudité est extrêmement présente.

Attention loup (pas assez) méchant

Bitten reste cependant une série à laquelle il aura manqué quelque chose. La saga littéraire alterne l’univers des loups avec celui des sorcières, de tome en tome, mais passé la saison 1, l’équipe scénaristique a voulu mélanger les deux et a peut être trop brouillé les pistes.

Bitten a paradoxalement manqué de mordant. On comprend bien que la série canadienne n’a pas dû avoir les mêmes budgets que les grosses séries de son voisin américain, mais les effets spéciaux — notamment concernant les loups — n’étaient pas vraiment au point. Du coup, plus on progresse, moins de transformations il y a et les combats se font principalement à mains nues. Le loup-garou est dans toutes les bouches, mais on ne le voit jamais ou presque. On a donc certainement perdu le côté animal pour privilégier le politique.

Si on ne s’ennuie pas devant ses 3 saisons, on regrette quand même qu’il n’y ait pas eu ce petit plus qui aurait vraiment pu en faire un show addictif.

On ne reste pas sur sa faim

L’arrêt de la série ayant été annoncé avant le tournage de la dernière saison, cela a permis aux scénaristes de se recentrer sur les loups, sur Stoneheaven et sur Elena. Toutes les storylines de la dernière saison ont mené directement à la conclusion de l’histoire et nous proposent une fin véritablement satisfaisante. Peut-être même trop ! Parce que les arcs abordés depuis la toute première saison obtiennent un point final, mais ouvrent aussi sur du renouveau. Alors qu’on se réjouit que Bitten ne se termine pas en queue de poisson, on ne peut s’empêcher de penser que ça aurait été intéressant de voir la suite.

Bitten ne restera certes pas dans les annales des séries fantastiques, mais peut tout à fait contenter les fans du genre en manque de lycanthropes. D’autant qu’elle est actuellement disponible sur Netflix et est du genre à facilement se laisser dévorer !