Toujours séparée de l’Arrowverse, Black Lightning est revenue avec une saison 2 pour continuer à nous parler de justice sociale et de famille. Du moins, au point de départ, car elle s’est progressivement égarée à mesure que les épisodes se sont écoulés.
Quand nous retrouvons Jefferson Pierce et sa famille, les retombées des évènements qui ont servi à conclure la saison 1 demandent un peu de travail pour tout le monde. Jefferson (Cress Williams) et Lynn (Christine Adams) cherchent le meilleur moyen de gérer les nouveaux pouvoirs de Jennifer (China Anne McClain), tandis qu’Anissa (Nafessa Williams) trouve de nouvelles façons d’aider sa communauté avec ses pouvoirs, et avec l’aide de Gambi (James Remar).
On ajoute des problèmes professionnels pour Jeff, Lynn qui se retrouve à travailler sur les enfants prisonnier des tubes cryogéniques, Khalil (Jordan Calloway) qui refait surface dans la vie de Jennifer, Tobias Whale (Krondon) qui étend son empire et plus encore.
Néanmoins, Black Lightning reste centré sur les challenges de la famille Pierce avant toute autre chose. C’est une approche qui permet à cette saison 2 de rester un tant soit peu cohérente d’un bout à l’autre, mais ce n’est pas suffisant pour compenser une diminution notable de ce qui faisait de la série une nouveauté réellement pertinente l’année dernière.
Contrairement aux autres séries du genre, il n’est pas question d’avoir un méchant à abattre par saison. Tobias Whale est là pour rester un moment encore et l’on continue de le voir gagner du pouvoir à Freeland. Cela dit, là où la première saison utilisait ses crimes pour poser Black Lightning et Thunder face aux inégalités dont leur communauté souffre, la seconde tend à oublier tout cela et à ne garder que l’aspect héros contre vilain.
Black Lightning ne se sépare pas brusquement du commentaire social qui la rendait pertinente. C’est plus une disparition progressive, comme si les scénaristes n’avaient simplement plus rien à ajouter et voyaient le bon révérend et les habitants de Freeland comme n’étant plus que des accessoires scénaristiques. Jeff parait plus préoccupé par son égo que par ses élèves, Lynn est obsédée par son travail qui l’isole toujours plus et Jennifer est enfermée chez elle. Seule Anissa parait être encore pleinement motivée à se battre pour les innocents de sa ville.
On perd le contact avec ce qu’il se passe dans les rues de Freeland et l’on se concentre à la place sur des ennemis plus tangibles et plein de pouvoirs. Black Lightning et Thunder font moins souvent face à des petits criminels, affrontant alors plus de métahumains, ce qui élargit encore plus le fossé qui les éloigne des habitants moyens de la ville.
Cette saison 2 perd son sens de la communauté, mais Black Lightning ne perd pas de vue la famille Pierce. Plus que jamais, tout est à leur sujet, pour le meilleur et le pire, car ils passent plus de temps à se sauver les uns les autres qu’à essayer d’aider des inconnus sans défense. Les scénaristes les isolent progressivement pour que tout ne tourne plus qu’autour d’eux, finissant ainsi de placer Freeland et sa conjoncture intéressante dans le décor.
Dans sa structure, la série a également évolué pour nous offrir des story-arcs sur plusieurs épisodes durant la première mi-saison, avant de se concentrer plus précisément sur ce qui finira par être une longue introduction pour la saison 3 conjuguée à l’inévitable mise en place de la confrontation entre les Pierce et Tobias qui sera finalement réduite à une simple formalité.
Concrètement, cette saison 2 de Black Lightning est revenue en forme, puis a doucement dilué tout ce qui faisait qu’elle était pertinente au point de la rendre générique et presque anecdotique. Heureusement, la dynamique de la famille Pierce fait toujours des étincelles et c’est bien ce qui sauve l’ensemble, mais ce n’est pas forcément suffisant pour donner envie de revenir la rentrée prochaine.