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Séries Black Sails Saison 3 : Des pirates sans pitié pour une guerre épique (diffusion France Ô)

Black Sails Saison 3 : Des pirates sans pitié pour une guerre épique (diffusion France Ô)

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La saison 2 de Black Sails se chargeait de nous dévoiler le passé de Flint pour nous expliquer comment ce dernier était devenu un pirate. A la fin, toutes les attaches restantes avec son ancienne vie ont été détruites. Le capitaine incarné par Toby Stephens complétait ainsi une phase de sa transformation faisant de lui le légendaire personnage de L’île au Trésor.

Plus que jamais, cette saison 3 de Black Sails tisse des liens avec l’œuvre de Robert Louis Stevenson. Nous sommes encore loin du début du roman, mais il est indéniable que cette salve d’épisodes fait évoluer le récit dans une direction précise. La relation entre Flint et John Silver (Luke Arnold) en est le cœur, le second étant alors à son tour celui qui se transforme sous nos yeux pour se rapprocher un peu plus de la version littéraire.

Après les évènements à Charles Town, le rapport entre l’Angleterre et Nassau a été modifié (sans oublier l’Espagne dans tout cela). C’est donc la guerre pour Flint qui est décidé à anéantir tous ceux voulant faire obstacle à la piraterie et détruire le lieu qu’il appelle maison. Il n’est pas le seul à se battre pour la survie d’un mode de vie qui est menacé par la Couronne.

Que ce soit avec Flint, Vane (Zach McGowan) ou encore Rackham (Toby Schmitz), Black Sails offre un combat plus que physique, il est aussi idéologique. Les pirates qui s’opposent à la gouvernance anglaise sont au fond là pour dénoncer une forme d’abus de pouvoir, prôner l’anti-capitalisme et dans certains cas, critiquer le mal causé par l’attachement matériel. Si une part des motivations est souvent égoïste, les personnages représentent une forme de liberté que l’on veut étouffer.

Entre pirates consumés par leurs démons intérieurs, multiplications de plans risqués et retournements de situation, la guerre est parfaite pour fournir le contexte qu’une série comme Black Sails a besoin pour délivrer ce qu’elle a promis. La saison 3 est une réussite sur quasiment toute la ligne sur le sujet. Les scènes sur les navires sont à couper le souffle, de la tempête qu’affronte l’équipage de Flint à l’attaque finale en compagnie d’Anne Bonny (Clara Paget), tout est parfaitement orchestré. L’action est prenante, la réalisation est sublime, offrant une belle lisibilité aux passages les plus complexes.

En saison 3, Black Sails maintient dès lors un parfait équilibre entre les enjeux à l’échelle de ses personnages et ceux d’ordre plus historique. Les rapports de force se sont modifiés, avec toujours Max (Jessica Parker Kennedy) occupant cette place particulière où il est question pour elle d’assurer avant tout la survie de ce qu’elle a réussi à construire. Les choses ont changé pour Eleanor Guthrie (Hannah New) qui trouve en Woodes Rogers (Luke Roberts) – capitaine anglais envoyé pour mettre un terme à la piraterie à Nassau – un partenaire à sa hauteur. Leur relation, bien que perdant de sa force vers la fin, permet d’éviter de positionner l’Angleterre en adversaire unidimensionnel. Au contraire, tout est nuancé, donnant à chacun des motivations bien définies et qui évoluent au cours des 10 épisodes.

En vérité, cette saison 3 de Black Sails échoue véritablement qu’à un seul niveau : avec l’introduction d’Edward Teach (Ray Stevenson). Présenté comme un mentor pour Vane – qu’il considère comme un fils –, le légendaire Blackbeard est trop en retrait pour avoir l’occasion de s’illustrer. Sa présence sert avant tout à offrir de nouveau l’opportunité à Charles de révéler quel type d’homme il est devenu et d’affirmer ses convictions pour donner alors à la conclusion de son histoire un poids dramatique plus important.

La troisième saison de Black Sails délivre tout ce qu’on pouvait en espérer. Les scènes d’actions sont impressionnantes, les personnages  évoluent avec de multiples introspections et interrogations sur leurs idéaux, et le contexte historique est utilisé pour porter un regard sur le prix attaché à la liberté. Les pirates forment un contre-pouvoir aussi divertissant que fascinant et qui, avec ces dix épisodes, ne déçoit aucunement. Vivement la saison 4.


Publié en avril 2016, cet article est aujourd’hui remis en avant à l’occasion de la diffusion de cette saison 3 de Black Sails sur France Ô ce mardi 5 juin 2018 à partir de 20h55.