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Bloodline : Des gens bien, sans histoire… Ou presque (pilote)

bloodline saison 1x01 - Bloodline : Des gens bien, sans histoire... Ou presque (pilote)

Dans les Keys, la famille Rayburn est un pilier de la communauté locale. Fils ainé et mouton noir de la famille, Danny fait son retour parmi les siens à l’occasion de la célébration pour les 45 ans de l’hôtel de ses parents. Cet évènement est le début d’une histoire destiné à très mal tourner…

We’re Not Bad People. But We Did A Bad Thing.

Huit ans après avoir lancé Damages avec Rose Byrne couverte de sang nous annonçant que le pire était à venir, les créateurs Todd A. Kessler, Daniel Zelman et Glenn Kessler sont de retour avec Bloodline, un autre thriller psychologique. Ils reprennent le procédé du flash-forward, mais choisissent présentement de conclure l’épisode sur le moment révélateur.

En attendant de découvrir de quoi il est réellement question, le pilote de Bloodline nous introduit aux Rayburn qui sont des membres respectés de la communauté dans les Keys, archipel situé dans le détroit de Floride. Ou presque, dirons-nous, car Danny est le vilain petit canard du lot, de retour pour le 45e anniversaire de l’hôtel de ses parents.

C’est alors une longue mise en place qui s’amorce dans un environnement tropical, qui oscille entre une ambiance à la fête et l’oppression de la chaleur et des rapports humains. Avant de se transformer en thriller, Bloodline est un drame familial déterminé à nous exposer sans trop en dire les dysfonctionnements d’une famille bien sous tous rapports, mais qui possède ses secrets bien gardés. L’équilibre est bien entendu menacé par Danny, incarné par un Ben Mendelsohn des plus fascinants qui transpire autant le danger que la peur. Il semble plus ou moins toujours être sur le point de tout faire basculer d’un côté ou d’un autre, et pas un échange en sa présence ne peut se faire sans une quelconque montée de tension. En fait, il n’a même pas besoin d’être là, sa simple évocation met les différents membres de la famille dans des positions délicates et compliquées.

Comme toute famille qui se respecte, les frères et sœur Rayburn travaillent à maintenir un statu quo – pour le bien de leurs parents et pour le leur. À la tête se trouve alors John, posé comme le bon fils de la famille, le shérif qui prend soin de ses proches. Une image qui colle parfaitement à Kyle Chandler (l’inimitable Coach Taylor de Friday Night Lights) et qui donne bien évidemment au retournement final un poids dramatique plus fort et l’envie d’en savoir plus.

Mendelsohn et Chandler dominent l’ensemble du casting au sein de cet épisode introductif qui leur offre suffisamment de matériel pour installer la relation tortueuse qui existe entre les deux frères, entre inversion des rôles, manipulation psychologique et véritable affection fraternelle. Le tout se reposant sur l’idée que ni l’un ni l’autre n’est aussi bon ou mauvais que l’image qu’il renvoie aux premiers abords.

Ils sont les seuls membres de la famille Rayburn à avoir quelque chose à faire. À leurs côtés, Linda Cardellini et Norbert Leo Butz sont les deux autres enfants Rayburn à peine esquissé et par conséquent, n’ayant pas l’opportunité de laisser entrevoir autre chose que le stéréotype qu’ils sont censés représenter dans la dynamique familiale. Sam Shepard et Sissy Spacek incarnent les parents imposants, mais tenus à distance, chacun dans un rôle très formaté. L’équipe créative se repose plus sur ces légers flashforwards et sa voix off pour développer une attente au détriment d’une meilleure exposition de tous ces personnages.

Bloodline prend donc plus que son temps pour nous introduire à la famille Rayburn. L’épisode laisse beaucoup de zones d’ombres à explorer, voire trop en ne faisant qu’une présentation succincte et superficielle de la majorité des membres de la famille. L’ensemble n’est clairement là que pour faire de la mise en place, cherchant avant tout à nous mener de manière pas trop précipité à sa scène finale qui lance véritablement l’histoire…