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Bosch : le détective de Michael Connelly (pilote)

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bosch pilote - Bosch : le détective de Michael Connelly (pilote)

Harry Bosch est un détective aux homicides à Los Angeles. Bien qu’il a été lavé de tout soupçon par les forces de l’ordre, il est en procès, accusé d’avoir tué de sans froid un homme soupçonné d’être un tueur. Malgré cette affaire qui attire la presse, Harry refuse de s’éloigner de son travail et enquête sur des ossements qui viennent d’être retrouvés.

Création du romancier Michael Connelly, le détective Harry Bosch passe des pages au petit écran avec l’aide d’Amazon dans sa seconde vague de pilotes. Eric Overmyer (The Wire, Treme) endosse le rôle de showrunner et a ainsi travaillé avec Michael Connelly, impliqué d’un bout à l’autre du développement, pour assurer la qualité de cette adaptation. Cette dernière se doit de moderniser l’histoire de son héros pour coller à l’époque d’aujourd’hui, Bosch ayant vu le jour au début des années 90.

C’est un fait difficilement oubliable, car si l’historique du personnage a évolué en conséquence, sa mentalité est issue d’un temps qui est plus ou moins révolu à un certain niveau à la télévision. Le sentiment est accentué par une musique jazzy très prononcée qui crée une ambiance un peu dépassée, avec le désir de retranscrire autant que possible un style neo-noir qui fonctionne moyennement.

L’approche lente du récit colle bien à ce style, affirmant la volonté de nous révéler qui est Bosch, de nous aider à cerner sa psyché avant tout. Les scènes tirent en longueur pour pousser au décryptage psychologique, créant une étrange confusion dans la première partie qui avait introduit des éléments propres à un show procédural, sans laisser convenablement transparaitre que Bosch n’en est pas un. Cela demande alors un temps d’adaptation qui aurait pu être évité si les intentions avaient été mieux explicitées dès le départ.

Quoi qu’il en soit, il devient évident au bout d’un certain temps que Bosch veut prendre son temps, offrant ainsi à Titus Welliver, son interprète principal, l’espace pour jouer avec la nature meurtrie du personnage incapable de lâcher prise. Cependant, l’épisode pousse l’exercice un peu trop loin, utilisant d’ailleurs la policière en uniforme incarnée par Annie Wersching comme une sorte de point d’entrée pour découvrir Harry. Elle apparait dès lors plus que forcée dans le paysage, présente pour donner le jour à des conversations qui ne pourrait avoir lieu autrement.

Malgré une ambiance un peu trop fabriquée, Bosch affirme aussi sa volonté de réalisme dans le déroulement de ses affaires policières et judiciaires. Le pilote se contente majoritairement de poser les éléments du procès qui touche l’inspecteur de plein fouet et pourrait ruiner son existence. C’est un aperçu de la scène judiciaire de Los Angeles, qui permet aussi d’y mêler la presse. Il est logique que l’univers policier de Bosch soit dépeint avec plus de précision, que ce soit sur le plan hiérarchique ou l’enquête. Overmyer sait sans conteste ce qu’il fait dans ce domaine, paraissant déterminé à décrypter chaque étape si on lui en offre l’opportunité pour dépeindre ainsi le travail de détective aux homicides avec une pression psychologique déjà palpable pour Bosch.

Ce pilote se veut avant tout une mise en bouche, un premier chapitre qui prend son temps pour y exposer toutes ces composantes pour tout passer (ou presque) ensuite au microscope. Malgré une difficulté à vraiment signifier ses intentions dès le départ et des éléments qui font un peu daté, l’exposition se révèle soignée et pas dénué d’intérêt. De quoi au moins donner envie de jeter un regard à la suite…

Déjà publiée en février 2014, cette critique du pilote de Bosch est aujourd’hui remise en avant à l’occasion de la mise en ligne sur Amazon Prime de l’intégralité de la saison 1.