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Boss : la politique des illusions (saison 2)

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Boss Saison 2 - Boss : la politique des illusions (saison 2)

Suite à la mort de son plus proche ami, Tom Kane doit reconstituer son cabinet, mais la maladie prend les dessus et l’oriente dans une direction qui le mettra en danger. Zajac mène difficilement sa campagne et n’est pas aidé quand Kitty rejoint l’opposition. Désormais dans une position de pouvoir, Sam Miller a pour mission de faire tomber le maire.

Après une excellente première saison, Boss revenait avec la tâche de plus en plus ardue de gérer la maladie de son personnage principal. Accessoire scénaristique au point de départ qui servait à illustrer à la perfection le fait que, dans la politique, il est souvent avant tout question d’apparences, cette épée de Damoclès au dessus de Kane s’impose à présent comme un instrument narratif à l’influence majeure.

C’est ainsi que le maire de Chicago décide de corriger ses erreurs passées, tout particulièrement celle qui s’est transformée en point noir en plein cœur de la ville, le quartier de Lennox Gardens. Kane semble prendre en main son héritage pour pouvoir partir la tête haute, comme s’il pouvait effacer la pourriture qu’il a laissé prendre racine et qui pollue toutes les branches du pouvoir à Chicago.

C’est à ça que se consacrera la plus grosse partie de la saison, et c’est là qu’entre en jeu Mona Fredricks, remplaçante d’Ezra qui se sent investie d’une mission. Si les hallucinations de Kane le dirigent, Mona se noie dans ses propres illusions. Tout ce qui est bon dans la politique finit corrompu ou abandonné sur la route du pouvoir nous dit Boss. Le destin de Mona est donc dans la ligne de mire, au même titre que celui des habitants de Lennox Gardens, victimes à tous les niveaux du jeu d’influences qui a lieu dans les couloirs de la mairie.

Les joueurs ne changent d’ailleurs pas vraiment, car on peut les faire tomber, ils trouvent étrangement toujours le moyen de se relever. Que ce soit Ross, Zajac, Miller ou même Kitty, cette saison leur offre de nouvelles routes à parcourir où les opportunités de briller sont aussi fréquentes que celles de chuter. Chacun a cependant sa propre sensibilité, ajoutant une saveur particulière à chaque storyline. Ils impressionnent dans leur faculté à survivre et captivent quand ils sont face à des dilemmes.

Dans ce registre, Meredith Kane est la reine pour savoir quand jouer ses cartes, une force politique qui est tenue en laisse, mais qui réussit de plus en plus souvent à prendre son envol. Les chutes seront cependant nombreuses, mais, comme son mari, elle grandit dans ses faiblesses en tant que personnage. C’est d’ailleurs là une des grandes qualités de la série, explorer les vulnérabilités des protagonistes pour enrichir le récit en montrant comment elles sont soigneusement camouflées.

Tout ceci parvient à maintenir l’ambiance particulière de Boss qui envoûte dès les premières notes du générique. Malgré tout, la maladie de Kane servira à exploiter trop longtemps certains angles d’approches qui imposeront une baisse de régime à mi-parcours. Pour s’en sortir, les scénaristes vont tirer un peu trop fort sur la corde, utilisant un stratagème un peu facile qui sera tout de même habilement manipulé pour recentrer les enjeux de la saison afin de nous offrir une conclusion impeccable.

Par contre, comme ce fut le cas durant la première saison, rien ne parvient véritablement à sauver Emma Kane. Le personnage se montre ponctuellement utile, mais ne connecte pas assez avec le reste pour éviter d’être un bruit de fond désagréable.

Quoi qu’il en soit, Boss ne déçoit pas et Kelsey Grammer est cette fois encore magistral. Cette seconde saison rencontre certes quelques ralentis, mais s’impose comme un tout qui est une fois de plus aussi fascinant que réellement pertinent. Son étrange tonalité qui se situe à la rencontre improbable entre le pessimisme étouffant de la politique et l’optimisme encourageant de ceux qui la pratiquent rend en tout cas l’ensemble toujours aussi unique et enthousiasmant.