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Séries Brassic Saison 1 : Petites magouilles et autres tracas

Brassic Saison 1 : Petites magouilles et autres tracas

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Comment joindre les deux bouts dans une ville sans opportunités ? Dans le nord de l’Angleterre, Vinnie a résolu cette question en menant une existence de petit criminel, multipliant les magouilles en tous genres pour gagner sa vie. Représentants de la classe ouvrière souvent oubliée, mais non dénuée de ressources, Vinnie et ses potes sont au cœur de Brassic, nouvelle série de Sky déjà renouvelée pour une saison 2.

Plus spécifiquement, Brassic est une création de Joe Gilgun et Danny Brocklehurst, étant inspirée par la vie du premier. Pour l’acteur de This is England et Preacher, il s’agit donc d’une œuvre personnelle qui lui offre également l’opportunité d’aborder la bipolarité (dont il est affecté).

Cette touche très personnelle se ressent dans la dynamique générale de la série. Les six épisodes formant cette première saison reposent principalement sur son casting et la sympathie qui se développe pour cette bande et les quelques habitants du coin aux personnalités excentriques ou attachantes. Brassic est le genre d’œuvre qui a la main sur le cœur.

De ce fait, Brassic est dans l’ensemble une dramédie somme toute chaleureuse qui délivre des petites histoires criminelles cocasses — voire parfois ridicules —, aux conséquences plus ou moins notables. Vol de poney, de poissons, de voitures et d’antiquités conduisent souvent à un lot de problèmes que Vinnie doit ensuite résoudre, accompagné de son meilleur ami Dylan (Damien Molony) et de leurs proches qui n’en ratent pas une.

L’ensemble marche alors dans les pas de Shameless avec plus qu’un soupçon d’hommage aux films de gangsters anglais des années 90 — dans la veine d’Arnaques, Crimes et Botanique. L’amitié, la criminalité et la bipolarité sont les ingrédients composant Brassic qui aborde tous ses sujets avec une certaine candeur bienvenue, mais un manque d’approfondissement plus problématique. Si Brassic a de bonnes intentions, le bât blesse avec une plume peu aiguisée. Le scénariste Danny Brocklehurst (qui a écrit la quasi-totalité de la saison) ne parvient pas à exploiter pleinement le potentiel de cette histoire pour l’aider à se démarquer. On sent l’envie de plaire, quitte à trop en faire et pas assez à la fois.

On se retrouve alors habité par un sentiment de familiarité, que ce soit dans son traitement général des personnages ou dans ses intrigues plus personnelles. Plus spécifiquement, tout ce qui touche Erin (Michelle Keegan) qui souhaite quitter la petite ville d’Hawley pour se construire une existence ailleurs en compagnie de son fils Tyler, et de son petit ami Dylan, apparait comme du réchauffé, sans signe distinctif. La problématique est naturelle au vu de la situation des personnages, mais l’approche est aussi didactique que formatée.

La bipolarité de Vinnie et la co-dépendance relationnelle avec Dylan sont confrontées de manière directe, et cela apporte des éléments plus forts à l’histoire. Il y a suffisamment d’informations éparpillées dans la saison pour avoir le sentiment de comprendre un peu mieux les deux hommes, mais pas assez pour que la saison accomplisse quelque chose de vraiment notable sur le sujet. Il n’est dès lors pas étonnant de voir que cela se termine sur un cliffhanger, dans l’esprit général, ne nous menant pas à une véritable conclusion.

Au final, la première saison de Brassic n’est pas dénuée de charmes et possède quelques bonnes idées qui font mouche. Cependant, à vouloir trop bien faire, elle passe à côté de la possibilité de faire impression et de laisse une petite marque. En s’achevant sur un cliffhanger, cela crée le sentiment que cette saison 1 de Brassic n’était qu’une introduction à une série qui peut faire plus, mais qui doit, en saison 2, le prouver.

L’intégralité de cette saison 1 de Brassic est diffusée ce jeudi 19 septembre 2019 à partir de 22h30 sur Canal+.