Walt tente de pousser Jesse à sortir de sa cachette, ignorant toujours que celui-ci est en fait aux côtés de Hank. L’agent de la DEA rend visite à Huell pour tenter d’obtenir des informations sur l’argent de son beau-frère.
Cette saison de Breaking Bad est un véritable grand huis, chaque épisode démarrant en dissipant le suspense qui clôtura le précédent pour mieux se terminer à son tour de façon simplement explosive après avoir posé le décor.
To’hajiilee suit donc la formule qui, si elle devient prévisible, n’enlève rien à la tension ressentie à chaque fois. Savoir qu’il va se produire quelque chose d’assez inattendu n’a finalement qu’une faible influence sur la force d’impact du twist nous accompagnant au cliffhanger. Cela dit, avant de rester impuissant face au désarroi généré par la conclusion, on nous entraine doucement vers elle.
Cela devient un véritable jeu de pistes entre Walt et Jesse. Chacun pose ses pièges et laisse son opposant les suivre. Chaque camp ruse pour surpasser l’autre qui connait ses faiblesses. La question est de savoir qui cèdera en premier, qui frappera le plus fort. L’avantage que possède Jesse se trouve être Hank qui l’empêche d’entrer réellement dans la partie. L’agent de la DEA perd de vue ce qui le différenciait de son beau-frère, ne semblant pas réaliser qu’il pourrait y avoir des victimes innocentes prises dans leur tir croisé. D’une certaine manière, il est comme Walt était à ses débuts, ignorant à quel point ses mains devraient être salies pour qu’il obtienne ce qu’il cherche.
Hank pourrait cependant ne pas avoir le temps pour voir les conséquences de ses négligences. À la place, il risque de se retrouver à payer lui-même le prix de son désir de vengeance. Il y aura tout de même des victimes collatérales, même si le sujet n’est pas vraiment évoqué. Qu’adviendra-t-il de Skyler et de ses enfants ? Quel genre de sortie Jesse a-t-il négocié ? Lydia pourrait-elle être impliquée à son tour ?
À ce stade de la série, alors qu’il ne reste désormais plus que trois épisodes, il parait clair que tout le monde est en danger et, si Walt sera en vie jusqu’au series finale, personne n’est véritablement à l’abri. En évitant de répondre à ces simples questions, les scénaristes laissent des portes ouvertes qui mériteraient pourtant d’être fermées pour éviter que tout ne soit finalement réduit qu’à cette opposition avec Hank.
Les cliffhangers sont incontestablement maitrisés, tout comme la construction de cette guerre rangée entre Walt et Hank/Jesse, mais cela finit quelque peu par ressembler à une diversion, un moyen de faire vibrer avant d’entrer réellement dans le cœur du problème. Breaking Bad n’est pas seulement au sujet de ce professeur qui tourne mal, c’est aussi à propos de ses proches et de tous les gens qu’ils entrainent dans son sillon.
Quoi qu’il en soit, To’hajiilee s’inscrit dans la lignée des précédents, peut-être plus mécanique dans son exécution, mais indéniablement efficace. Il serait cependant intéressant de commencer à aborder les questions importantes avant d’être à court de temps pour offrir des réponses solides. Après tout, il ne reste que trois épisodes.