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Brotherhood – Saison 1

brotherhood saison 1 - Brotherhood - Saison 1

Après 7 ans d’absence, Michael Caffee, gangster, revient dans le Rhode Island, dans le quartier bleu de The Hill, où vit sa mère, et son frère politicien, Tommy, avec sa famille.

Brotherhood, première série de Blake Masters, est sans grande difficulté la série la moins suivie de Showtime, qui ne doit sa survie qu’à l’intérêt que lui porte le responsable de la chaine.

Comparé aux Sopranos, mais aussi à The Wire, Brotherhood est composé de tous les éléments classiques des séries du premium câble : des agents fédéraux, une mère exécrable, la mafia, la corruption locale, les tensions raciales, et la famille.

Loin du tape-à-l’œil dont a pu habituer Showtime avec ses séries, c’est plutôt dans un environnement peu classieux que tout se déroule, dans un quartier en apparence tranquille et ordinaire. Comme partout, il s’y passe meurtres, vente de drogues et corruption.

La famille Caffee est installée dans The Hill depuis des années, c’est là où les deux fils ont grandi. L’un a choisi la route malhonnête, dans le business de la mafia, tandis que l’autre a suivi une voie plus légale, mais tout aussi corrompue, la politique. Il vit avec sa femme, et ses deux filles, à trois maisons de celle où il a grandi, et où se trouve encore sa mère. Des changements vont s’amorcer dans leur existence quand le frère ainé, Michael (Jason Isaacs), refait surface après 7 ans, alors qu’on le croyait mort. Il n’est pas accueilli avec la plus grande joie par son frère (Jason Clarke), alors que sa mère (Fionnula Flanagan) prône les valeurs familiales. Tout doucement seront développées sous nos yeux les relations entre les membres de la famille : Michael, Tommy et sa femme (Annabeth Gish), leurs enfants, leur sœur Mary Kate (Kerry O’Malley) et surtout leur mère Rose. Autour d’eux, d’autres personnages évolueront, comme Pete McGonagle (Stivi Paskoski), qui travaille avec Michael, et leur patron, Freddie Cork (Kevin Chapman); Declan Giggs (Ethan Embry), flic qui connaît les Caffee depuis l’enfance ; Judd Fitzgerald (Len Cariou), leader politique.

On peut pointer comme principal défaut de cette première saison le manque d’interaction entre les deux frères, pour une série s’appelant Brotherhood, on peut être un peu décontenancé par le peu de scènes qu’ils ont en commun. En fait, c’est plus dans les conséquences de leurs vies sur celle de l’autre que tout se joue. Et puis, on regrettera presque que Tommy soit moins présent que sa femme, Eileen, dont on suivra l’introspection tout du long, entre solitude et drogues, des problèmes qui auraient pu être développés avec moins d’insistance. Le parti pris ici est de nous donner qu’une seule vision du couple, celle de la femme, alors que pour Tommy, on s’intéresse avant tout à sa carrière, et aux moyennes limites qu’il faut employer pour arriver à ses fins, qu’il s’agisse de mettre fin à une grève ou d’enfin avoir une promotion après avoir tant cédé. Le terrain de jeu de Michael, s’il était mal défini dans le premier épisode, sera bien plus facile à cerner, surtout que nous ne sommes pas au cœur de la mafia italienne, en haut de l’organisation (autrement, Michael serait mort bien rapidement). C’est le portrait d’une famille évoluant dans différentes sphères qui nous est livré, de la vie d’autrui s’articulant autour des Caffee, des conséquences des décisions que l’on prend dans l’existence. Personne n’est blanc comme neige, personne n’est gentil ou méchant, juste humains. On ne pourra pas reprocher à la série de vouloir offrir des portraits travaillés, dans un univers noir, mais où on laisse peu de place à la variation de ton. Les pointes d’humour se font trop rares, presque autant que les moments de décompression. La légèreté n’est pas de mise ici, dans une série qui prend clairement tout son temps, et au vu de l’atmosphère choisie, cela ne fait alors qu’accentuer les lenteurs.

Tout ou presque de ce qui aura été développé pendant cette première saison trouvera un aboutissement dans les deux derniers épisodes de la saison, nous menant forcément à l’inévitable : l’évolution de la situation et des rapports. La fin est assurément ce qu’il y a de plus enthousiasmant de toute la saison, assez abrupte et rapide, les roues ne s’étant mis en route que peu de temps avant.

Cette première saison de Brotherhood n’est pas un sans faute, mais reste une œuvre travaillée, avec un casting impeccable – les deux acteurs principaux en tête – soutenant l’histoire, et un aspect technique abouti et loin de n’être que du florilège, servant totalement l’univers de la série.