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Séries Brothers & Sisters : La famille Walker dans tous ses états

Brothers & Sisters : La famille Walker dans tous ses états

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PeakTV - Brothers & Sisters : La famille Walker dans tous ses états À l’ère du Peak TV, Critictoo se lance dans un challenge « 52 semaines, 52 séries » en proposant une fois par semaine un retour sur une série terminée.

Création de Jon Robin Baitz diffusée entre 2006 et 2011 sur la chaine américaine ABC, Brothers & Sisters fut discrète chez nous. Il faut dire que la diffusion incomplète et en fin d’après-midi sur TF1 n’était pas l’écrin idéal pour une série qui aurait mérité les honneurs du prime time. Près de 14 ans après son lancement, on peut découvrir ou redécouvrir — cette série riche en émotions dans son intégralité sur Amazon Prime Video.

Brothers and Sisters commence lorsque Kitty Walker (Calista Flockhart), après trois ans loin de sa famille, retourne à la maison. Elle y retrouve sa sœur Sarah (Rachel Griffiths), dont le mariage bat de l’aile, et ses frères, Tommy (Balthazar Getty), qui tente d’avoir un enfant avec sa femme Julia (Sarah Jane Morris), Kevin (Matthew Rhys), avocat homosexuel qui enchaine les déceptions sentimentales et Justin (Dave Annable), le plus jeune frère en lutte perpétuelle contre ses problèmes d’addictions. Néanmoins, ce que redoute Kitty c’est sa mère Nora (Sally Field), avec qui elle est en froid depuis que cette dernière l’accuse d’être responsable du départ de Justin pour l’Afghanistan.

Mais, le véritable élément déclencheur de Brothers & Sisters est la mort du père, William (Tom Skerritt), au cours du premier épisode. On va rapidement comprendre que cette figure paternelle s’est modelée dans les mensonges, mettant en lumière des secrets maintenus dans l’ombre pendant des années. À cela s’ajoute les difficultés financières que rencontre Odjai Foods, la société créée par le père et que gère Sarah et Tommy — et qui sera au cœur de bons nombres d’intrigues.

À partir de là, la série de Jon Robin Baitz est un bouillonnement d’émotions. Au cours des 5 saisons qui la compose, Brothers & Sisters va évoquer les petits bonheurs et grands malheurs. Les scénaristes n’auront de cessent de circuler entre mariage et séparation, naissance et maladie, nouveaux boulots et nouvelles emmerdes. Bref, comme toutes séries familiales dignes de ce nom, elle capte l’existence sous toutes les coutures, mais se permet d’aller aussi au-delà.

Car, Brothers & Sisters aime le mélange des genres. Elle peut encapsuler en un seul épisode de véritables fous-rires, souvent à cause d’une scène réunissant toute la famille, pour finir par faire couler des larmes. Dans cet assemblage entre comédie et drame, elle vient également titiller le genre de la série politique. En effet, dès sa première scène, le show d’ABC met en exergue les différences d’opinions au sein des Walker, avec Kitty en républicaine dans une famille majoritairement démocrate. Cela permet aux scénaristes d’évoquer la chose politique sous un angle moins répandu, celui de la cellule familiale, avec ses scènes de débats où les esprits s’échauffent. Cette fibre s’accentuera encore avec l’arrivée de Rob Lowe, dans le rôle du sénateur républicain Robert McCallister et les storylines forcément politiques qui en découleront.

Un drôle de mélange en apparence qui pourtant apporte une force particulière à l’ensemble. Derrière ses ficelles de soap, Brothers & Sisters parvient à donner à ses personnages et ses intrigues quelques jolis recoins. Elle est par exemple une des premières séries a avoir montré un personnage principal, en l’occurrence Kevin, épouser un autre homme, faisant d’ailleurs de son couple avec Scotty l’un des plus solides — et beau — du show. Au travers de Justin, elle a pu évoquer les problèmes d’addiction, le conflit en Irak et les traumatismes en découlant. La série a également, sous divers angles, abordé la question de la parentalité, que cela soit avec la difficulté pour avoir un enfant ou la douleur d’en perdre un.

L’une des plus grandes réussites de la série c’est avant tout sa dynamique familiale. Chez les Walker, les secrets ne durent jamais bien longtemps, les chamailleries sont légion, les repas ne se déroulent jamais comme prévu, les piques fusent et la tendresse dégouline. Il faut dire que Jon Robin Baitz est parvenu à créer un assemblage de personnages attachants et surtout éclectiques. On aime la fragilité de Justin, le côté envahissant de Nora, l’assurance de Sarah, la réparti de Kevin, tous ces éléments donne forme à cette famille dysfonctionnelle, mais toujours unie dans les épreuves.

Pour donner corps a ses personnages, il fallait bien un casting solide. D’une Calista Flockhart en post-Ally McBeal à un Matthew Rhys en pré-The Americans, c’est quelques visages familiers que vous allez retrouver ici. C’est avec plaisir qu’on redécouvre Rachel Griffiths après Six Feet Under, Balthazar Getty qu’on avait vu dans Alias. Mais également Emily VanCamp dans son post-Everwood et son pré-Revenge ou encore Patricia Wettig précédemment vues dans Thirtysomething — ou Génération Pub chez nous — série dont Brothers & Sisters est clairement l’une des descendantes. Mais le nom le plus prestigieux de cette distribution est bien évidemment Sally Field, l’actrice doublement oscarisée trouve ici un rôle presque sur mesure qui lui vaudra d’obtenir un Emmy Award.

En bref, je ne peux que vous encourager a vous lancer dans l’aventure si vous ne l’avez jamais vu – et de la revisiter si vous l’avez déjà vu, car Brothers & Sisters, dans son adroit mixage des tonalités, est une série qui vous fera vivre des émotions par milliers. Alors, prenez un bon verre de vin et lancez-vous. Vraiment.

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