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Bunheads : I Dreamed a Dream (Saison 1, Partie 2)

Bunheads Saison 1 - Bunheads : I Dreamed a Dream (Saison 1, Partie 2)

Plusieurs mois après l’incident survenu au cours de la représentation de Casse-Noisette, le studio de danse n’a pas rouvert ses portes et Michelle travaille pour un magicien et dort sur le canapé de sa meilleure amie Talia. Fanny décide de la ramener à Paradise pour qu’elle puisse de nouveau enseigner aux adolescentes.

Après une première partie de saison qui aura aidé la série a trouvé son ton, Bunheads était de retour pour une seconde composée de huit épisodes qui peut pleinement capitaliser sur tout ce qui a été installé auparavant. Si la reprise est un brin malhabile, elle servira à illustrer les problèmes d’estime de Michelle et sa difficulté à assumer totalement sa vie.

C’est Fanny qui la pousse au départ et la relève sera assurée par les jeunes danseuses, avant tout Sasha et Ginny qui voient en leur professeur une sorte de modèle ou de figure parentale de substitution – aussi imparfaite puisse être Michelle. Cette dernière, d’une certaine façon, trouve en Fanny la même chose, une sorte de mère qu’elle n’a pas – en témoigne la visite de son frère (incarné par le véritable frère de Sutton Foster, Hunter Foster). Les relations familiales jouent un rôle primordial dans la construction des personnages et, adultes ou adolescents, aucun d’eux n’a forcément le courage d’affronter les blessures causées par les proches. Sur le sujet, on peut dire sans conteste que Truly et sa sœur trouveront leur place, offrant un autre regard sur la famille. Les deux femmes ont beau être liées par le sang, elles n’en sont pas moins fort différentes et ont des difficultés à communiquer.

S’il y a quelques figures masculines (Carl, Roman, Jordan ou Scotty), Bunheads s’articule autour de ces portraits féminins, imparfaits, drôles et nourris de rêves. Cette partie de saison s’attaquera d’ailleurs à ceux non exaucés de Michelle, que ce soit à travers l’épanouissement des adolescentes ou des décisions de Talia, sa meilleure amie. Il faudra avant tout attendre les derniers épisodes pour que le point soit fait, mais la danseuse de Las Vegas s’impose au final comme une femme qui a perdu un temps la force de se battre pour les voir se réaliser. Qui plus est, avec Michelle, la créatrice Amy Sherman Palladino interroge sur le parcours des artistes de talent qui ne réussissent pas à percer  et elle le fait avec une dose de réalisme, pointant souvent du doigt le fonctionnement de l’industrie.

Les Bunheads ne font, à côté, que leurs premiers pas, en quête encore de leurs identités, leurs rêves et leurs ambitions. Si la première partie de saison avait fait la part belle à Boo et Sasha, cette seconde, sans délaisser les deux premières, offrira à Melanie et Ginny le matériel pour s’affirmer totalement. Alors qu’au départ, la bande d’amis était avant tout définie par la danse, cette fournée d’épisodes va se charger d’introduire différents éléments propres à l’adolescence et qui vont bien entendu modifier la dynamique du groupe à un certain niveau. Il ne s’agit pas de créer du faux drame pour mettre leur amitié en péril, mais d’illustrer les changements qui interviennent dans leurs vies et la façon dont cela influence leurs relations. Bunheads ne sera alors pas épargné par quelques procédés narratifs poussifs, l’indépendance de Sasha et son appartement étant assez grossier, mais sera utilisé à bon escient pour montrer son besoin affectif et sa nature de leadeuse. Il y aura aussi quelques mises en scène excentriques (comme l’introduction de Cozette et Frankie)  qui débouchent sur des développements parfois inattendu et touchant. Le show conserve bien entendu une part de son excentricité qui le définit, s’intégrant comme il faut dans les approfondissements psychologiques de ses protagonistes.

Le monde de Bunheads sait donc être exubérant et coloré, mais aussi sensible et réfléchi, le tout se mélangeant le plus souvent avec naturel rendant la série et ses personnages forts attachants. Il est cependant un peu dommage que le dernier épisode n’offre pas une conclusion affirmée à cette première saison, qui aurait alors eu la possibilité de former une œuvre plus complète ainsi – surtout s’il n’y a pas de saison 2, l’avenir de la série étant encore incertain à ce jour.