Hank Moody vient de vivre ses dernières aventures sur Showtime avec une septième saison de Californication scénarisée d’un bout à l’autre par son créateur Tom Kapinos.
Pour cette ultime saison, ce dernier entrainera d’ailleurs son écrivain fétiche dans les coulisses d’une série télévisée, une façon de boucler la boucle. Après s’être frotté au monde littéraire, mais aussi à celui du cinéma, de la musique et de Broadway, il ne restait bel et bien plus que le petit écran qui n’était pas passé au gril.
Au vu du résultat, dans la continuité des deux précédentes saisons, on peut se dire que Kapinos a fini d’exorciser ses démons il y a déjà quelque temps maintenant et que Californication aura perduré alors que son auteur avait perdu de sa verve. La série était alors d’une certaine façon plus que l’ombre d’elle-même.
Dès lors, les épisodes de cette saison 7 se seront enchainés en se reposant sur son humour et le dysfonctionnement de ses personnages. C’est sans déplaisir qu’elle se regarde, mais aussi sans grosse conséquence. Si l’arrivée de Levon, fils dont Hank ignorait totalement l’existence, avait pu au départ promettre une réflexion sur le comportement de son protagoniste, rien n’en ressortira vraiment. En vérité, le jeune homme et sa mère ne sont juste qu’une distraction, les deux se fondant dans l’univers névrosé du show avec une facilité déconcertante.
Il faut donc clairement attendre l’avant-dernier épisode de la série, avec le retour de Becca, pour que les premiers signes pour la mise en place de la conclusion se fassent voir. Avant cela, Hank aura suivi la mouvance, comme il sait si bien le faire, et Marcy et Runkle auront dû faire face à des problèmes financiers, avec Stu en potentiel sauveur de leur situation. Rien ne semble pouvoir freiner le couple à prendre les pires décisions possible et pour autant symboliser une forme de relation où l’amour occupe une vraie place. C’est ce mélange qui aura pu maintenir à flot une storyline qui aura été plus qu’étirée à son maximum sur la saison.
D’ailleurs , l’amour de Hank Moody pour Karen aura été un véritable moteur du show, qui les aura réunis pour toujours mieux les séparer à de multiples reprises. Il n’y a pas vraiment de question autour de l’avenir du couple dans cet ultime épisode, Kapinos allant dans la direction la plus prévisible, qui est aussi la plus logique même si elle n’assure pas que la suite sera heureuse. C’était aussi la seule qui pouvait véritablement donner vie aux notes mélancoliques qui accompagnent les derniers instants de Californication.
La nostalgie est un élément important lorsque l’on termine un show et celle-ci parvient à faire surface à l’aide d’un montage final qui réussit à tirer sur la corde émotionnelle. Néanmoins, ce dernier renvoie un peu trop à la conclusion de la quatrième saison – qui aurait pu faire une fin parfaite à la série. On peut aussi regretter que celui-ci n’offre pas une ultime apparition de Mia. Après une saison qui aura su rappeler plus d’un évènement passé, ce petit clin d’œil aurait été bienvenu.
Au final, cette septième saison n’aura pas exploité ses meilleures idées. L’univers de la télévision restera éternellement en fond, avant tout sauvé par la présence de Michael Imperioli complètement sous-utilisé. Si David Duchovny et Oliver Cooper ont une réelle alchimie et que la relation père/fils avait du potentiel, les épisodes ne creuseront pas vraiment le sujet. Hank, en vérité, fait du surplace pendant la majorité de la saison, se décidant enfin à prendre les bonnes décisions qu’à la fin. L’ultime épisode permet ainsi de faire ses ultimes adieux avec une pointe de sentimentalisme à Hank, Karen, Charlie et Marcy.
La dernière scène de la série
La saison 7 de Californication est désormais disponible en DVD.