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Que vaut Cloak and Dagger, la nouvelle série super-héroïque de Freeform ?

Cloak and Dagger Saison 1 Episode 5 - Que vaut Cloak and Dagger, la nouvelle série super-héroïque de Freeform ?

Il est difficile d’échapper aux séries de super-héros aujourd’hui. En bien ou en mal, elles représentent une partie conséquente de l’offre sérielle. Dès lors, pour se démarquer, il faut proposer quelque chose de différent.

Série de Freeform, créée par Joe Polaski et tirée du comic book Marvel du même nom, Cloak and Dagger raconte l’histoire de Tyrone (Aubrey Joseph) et Tandy (Olivia Holt), deux adolescents que tout oppose, mais que des pouvoirs extraordinaires — il peut voir les plus grandes peurs des gens, elle peut voir leurs plus grands espoirs — et un événement commun lorsqu’ils étaient enfants rapprochent.

La série possède quelques qualités qui la rendent novatrice et intéressante. Elle s’appuie en effet sur un univers bien à elle, avec la ville de La Nouvelle-Orléans comme point focal. Le côté vaudou et mystique de la ville est parfois étudié, dans des scènes que l’on n’a pas l’habitude de voir dans une série de super-héros. En outre, les scénaristes et réalisateurs profitent des pouvoirs de Ty et Tandy pour proposer des séquences visuelles osées. On a parfois l’impression d’être dans un rêve, et le troisième épisode joue beaucoup là-dessus, nous offrant une porte d’entrée bienvenue sur nos deux personnages principaux.

Il faut dire qu’il a fallu attendre un certain temps avant de voir Ty et Tandy dans une même pièce plus de deux minutes. Si les Runaways ont mis une saison à s’enfuir, nos héros ont mis du temps à vraiment interagir. Il a fallu attendre le quatrième épisode de la série, et c’est franchement dommage au vu de la sympathie qui se dégage des deux personnages. Chaque scène qu’ils partagent équivaut à une hausse de qualité pour la série. L’épisode 7, reprenant à sa sauce Un jour sans fin, les place dans une situation difficile, mais qui les pousse à se rapprocher l’un de l’autre. L’alchimie entre les deux se renforce d’épisode en épisode et la série n’en devient que meilleure.

Cependant, après sept épisodes, Cloak and Dagger possède toujours les mêmes problèmes. Le montage est extrêmement erratique ; si parfois il arrive à montrer de belles choses, il est souvent raté, me laissant davantage dans la confusion qu’autre chose. En outre, puisque l’on est sur Freeform, on ne peut pas ne pas entendre de la musique pop. Malgré quelques bons passages, cette dernière est trop présente dans chaque épisode pour avoir un réel impact.

Le réel problème de la série se trouve dans le sous-développement de ses personnages secondaires. Dès que l’on s’intéresse aux personnages en dehors de Ty et Tandy, on est rapidement déçu. Excepté la détective O’Reilly (Emma Lahana), qui permet par ailleurs un crossover avec Luke Cage, les personnages secondaires sont extrêmement génériques et peu développés. Mention spéciale à la petite amie de Ty qui alourdit toutes les scènes dans lesquelles elle se trouve. Cela changera peut-être avec Mina Hess (Ally Maki) et son père, interprété par Tim Kang, mais pour le moment l’univers de Cloak and Dagger dépend énormément des deux personnages principaux.

La série ne se défait pas non plus des clichés inhérents au genre. Il nous faut une enquête sur un grand méchant et une entreprise maléfique pour satisfaire le cahier des charges. C’est dommage parce que dès que la série se démarque du cadre classique, on assiste à de très bons moments.

En définitive, Cloak and Dagger possède sans doute autant de qualités que de défauts. Néanmoins, Ty, Tandy et un univers extrêmement personnel rendent la série différente de ce que l’on voit généralement en termes de super-héros. Dès lors, je vous conseille de donner une chance à une série qui, si elle ne réussit pas tout ce qu’elle tente, reste attachante et unique en son genre.