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Séries Counterpart : Un thriller d’espionnage entre deux mondes (Pilote)

Counterpart : Un thriller d’espionnage entre deux mondes (Pilote)

counterpart saison 1 episode 1 - Counterpart : Un thriller d'espionnage entre deux mondes (Pilote)

C’est dans The Twilight Zone que l’on trouve l’un des premiers exemples d’univers parallèle utilisé en tant qu’élément de l’intrigue à la télévision américaine – dans un épisode sobrement intitulé The Parallel (4.11 en 1963).

Le concept s’est depuis répandu pour être utilisé le temps d’un épisode ou pour de véritables intrigues dans des séries de genre. Fringe est aujourd’hui devenu une sorte de référence dans ce domaine, étant souvent l’œuvre qui traverse l’esprit lorsque l’on pense à ce sujet.

Nouvelle série de Starz, Counterpart pourrait potentiellement changer cet état de fait. Cette création de Justin Marks se présente comme un thriller de SF métaphysique destiné à explorer une thématique chère à Orphan Black – à savoir l’inné vs l’acquis.

Le premier épisode de Counterpart nous introduit à Howard Silk, joué par J.K. Simmons, employé bureaucratique américain à Berlin qui se trouve à un tournant de son existence. Après s’être vu refuser une promotion, il découvre que l’agence pour laquelle il travaille sert de passage vers un autre monde apparu il y a 30 ans de cela suite à des expériences.

La stabilité qui a été construite entre ces deux terres est actuellement mise en péril, ce que découvrent les supérieurs d’Howard grâce à… Howard. Du moins, l’autre version de Howard dit Prime. Par son contexte politico-social assez mystérieux tout de même, mais trouvant ses origines dans la guerre froide, Counterpart s’oriente vers l’espionnage.

La question identitaire prend dès lors un virage, car il n’est plus seulement question de déterminer ce qui définit une personne, qu’est-ce qui la fait devenir ce qu’elle est, mais également de se questionner sur si oui ou non on peut faire confiance aux gens que l’on rencontre, même son double.

Howard Prime n’est pas introduit comme une version maléfique d’Howard, mais comme un homme différent. Avec lui vient donc un soulèvement de questions sur ce qui a mené Howard à avoir la vie qu’il a tout en demandant s’il peut toujours devenir une autre version de lui-même – peut-être plus sombre. Probablement, la série posera la question inverse en progressant.

En attendant, J.K. Simmons porte ce premier épisode sur ses épaules, en nous offrant deux personnages différents, mais qui s’imposent à leur manière à nous. Si l’articulation de certains éléments de l’intrigue est bien trop visible pour ne pas rendre le déroulement en partie prévisible, la cultivation du mystère porte néanmoins ses fruits. Articuler une partie des enjeux autour de la femme d’Howard (Olivia Williams) injecte une dose de romance bienvenue et donne au protagoniste des motivations plus que palpables.

Pour le reste, ce pilote de Counterpart pose les bases en laissant entrevoir tout ce qu’il y a à explorer. Les questions sont multiples – pour les deux mondes –, les enjeux sont autant à préciser qu’à étoffer au même titre que les personnages qui entourent Howard. Ils sont là pour l’introduire à sa nouvelle réalité et même là ils ne sont pas trop prompts à le guider.

Le croisement entre série de SF et thriller d’espionnage fait dans tous les cas son effet, soutenu par une identité visuelle notable : ambiance noire, évolution technologique spécifique et style vestimentaire bien défini. Counterpart réussit ainsi son entrée en nous introduisant à un univers qui intrigue et à un autre que l’on a hâte de découvrir.


Publié une première fois en décembre 2017, cet article est remis en avant à l’occasion du début de la diffusion de Counterpart sur Starz et OCS Max.

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